En prison, il n'avait rien laissé transparaître. Clément B, l'un des deux hommes suspectés d'avoir voulu commettre un attentat, arrêtés mardi à Marseille, était toujours en garde à vue jeudi, tout comme Mahiedine M, l'autre suspect. Les deux hommes se sont radicalisés en prison à Sequedin dans le Nord de la France, en 2015.
Aucun signalement. Lorsqu'il Clément B. arrive à la prison de Sequedin, il est incarcéré sous le nom d'Ismaël D. Il avait été condamné à quatre mois de prison pour usage de faux papiers. A ce moment là, aucun signalement de possible danger de radicalisation n'a été émis. Et son comportement ne laisse rien présager non plus. "Il était inscrit au culte musulman comme beaucoup de détenus ici, il était inscrit aussi à la musculation", rapporte Benoît Normand, responsable du syndicat Ufap au centre pénitentiaire de Sequedin. "Il est resté sur une courte durée, moins de quatre moins. Ce n'est pas un détenu qui a fait parler de lui, enfin pas plus que les autres".
S'il avait été fiché, il aurait été seul en cellule. Pendant plus d'un mois le jeune homme converti à un islam radical va cohabiter dans la même cellule qu'un autre détenu : Mahiedine M. C'est à cette occasion qu'il va faire basculer celui qui n'était jusque là qu'un petit dealer. "Si l'on avait su qu'il était déjà radicalisé et fiché, il aurait été tout seul. On ne l'aurait pas laissé passer 41 jours en cellule avec lui", assure Benoît Normand. "Ils auraient pu éventuellement se croiser en promenade, car c'est le cas de gens qui sont quand même fichés, mais on aurait peut être pu l'éviter. On n'avait pas d'éléments et on n'aurait pas pu se rendre compte de la situation." A sa sortie de prison Clément B, sera vu plusieurs fois au domicile roubaisien de Mahiedine M.