Le Français Salah Abdeslam et neuf autres inculpés du dossier des attentats jihadistes de 2016 à Bruxelles ont été renvoyés mardi devant une cour d'assises, près de cinq ans après cette double attaque suicide qui avait fait 32 morts, a appris l'AFP de source judiciaire. Le procès ne devrait pas se tenir avant le deuxième semestre 2022 à Bruxelles. Le parquet fédéral belge compétent en matière de terrorisme avait demandé le renvoi de huit suspects (dont Abdeslam) et non dix.
Procès pas avant le second semestre 2022
Par ailleurs, trois des 13 inculpés de ce dossier tentaculaire bénéficient d'un non-lieu, faute de charges suffisantes, a confirmé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse, qui a refusé de préciser les identités. Le procès ne devrait pas se tenir avant le second semestre 2022 à Bruxelles. La décision de la chambre du conseil est susceptible d'appel. Et concernant les suspects renvoyés aux assises, un ultime feu vert devra être donné par une autre juridiction, la chambre des mises en accusation.
Le 22 mars 2016 au matin, une double attaque suicide à l'explosif, à l'aéroport puis dans une rame du métro de Bruxelles, avait fait 32 morts et plus de 340 blessés. Perpétrée par la même cellule jihadiste franco-belge à l'origine des attentats parisiens du 13 novembre 2015 (130 morts), elle avait été revendiquée par l'organisation Etat islamique.
Parmi les suspects, Oussama Atar et Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau"
Après quatre ans d'enquête, treize inculpations ont été prononcées par les juges d'instruction, dont celle de Salah Abdeslam, convoyeur présumé de plusieurs membres de la cellule des attentats ayant frappé Paris et la ville limitrophe de Saint-Denis.
Le jihadiste de 31 ans, actuellement détenu en France, a été inculpé notamment d'"assassinats dans un contexte terroriste" et risque la prison à vie.
Parmi les neuf autres suspects renvoyés aux assises devant un jury populaire, Oussama Atar, soupçonné d'avoir planifié les attentats, probablement mort en Syrie, pourrait être jugé en son absence, comme dans la procédure 13-Novembre où son nom figure aussi en première place. Sont également passibles de la prison à vie Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau", qui a renoncé à se faire exploser à l'aéroport, et Osama Krayem, qui, lui, a rebroussé chemin après avoir accompagné le kamikaze du métro.