Les juges d'instruction antiterroristes ont ordonné jeudi le renvoi aux assises de 14 personnes soupçonnées à des degrés divers de soutien logistique aux auteurs des attaques de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hyper Cacher qui ont fait 17 morts en janvier 2015, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Onze accusés déjà aux mains de la justice. Sur ces 14 personnes, onze sont déjà aux mains de la justice française et trois sont visées par un mandat d'arrêt, selon l'ordonnance de mise en accusation signée jeudi par les trois juges du pôle antiterroriste du tribunal de Paris. Les attentats des frères Kouachi et d'Amédy Coulibaly, tués par les forces l'ordre, furent les premiers de la vague djihadiste en France qui a fait au total 251 morts. Un procès devant la cour d'assises spécialement composée à Paris pourrait se tenir en 2020 mais les accusés peuvent faire appel de cette ordonnance des juges, conforme pour l'essentiel aux réquisitions prises par le parquet mi-décembre.
Les trois accusés visés par un mandat d'arrêt sont Hayat Boumedienne, compagne de Coulibaly, et les deux frères Belhoucine, partis quelques jours avant les attaques pour la zone irako-syrienne. Les deux hommes sont présumés morts.
Deux personnes accusées de "complicité des crimes". Les juges retiennent les charges les plus lourdes contre l'aîné des frères Belhoucine, Mohamed, et contre un proche de Coulibaly, pour sa part en détention, Ali Riza Polat. Les juges ordonnent leur procès pour "complicités des crimes" commis par les trois terroristes.
Ali Riza Polat, 33 ans, est mis en cause pour son rôle central, aux côtés de Coulibaly, dans la fourniture d'armes utilisées pour les attaques. Mohamed Belhoucine, lui, est soupçonné d'avoir apporté un soutien logistique et idéologique. Les enquêteurs ont établi qu'il est l'auteur du serment d'allégeance au groupe État islamique (EI) lu par Coulibaly dans une vidéo de revendication, et qu'il a pu jouer le rôle d'intermédiaire avec un commanditaire. Trois autres suspects bénéficient pour leur part d'un non-lieu.
L'enquête sur les soutiens des frères Kouachi se poursuit. Les investigations vont se poursuivre dans l'enquête sur les attentats de janvier 2015, sur les soutiens des frères Kouachi, notamment au Yémen, ont décidé les juges d'instruction antiterroristes après avoir ordonné le renvoi aux assises de 14 suspects déjà identifiés. L'attaque djihadiste visant Charlie Hebdo avait été revendiquée du Yémen par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), où l'un des frères Kouachi s'est rendu en 2011, possiblement pour rencontrer son ami Peter Cherif. Ce cadre d'Aqpa a été arrêté le 16 décembre à Djibouti et remis dans la foulée à la France, où il a été incarcéré.