La présidence djiboutienne a confirmé vendredi l'arrestation à Djibouti du djihadiste Peter Cherif, proche des frères Kouachi, auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, ainsi que son transfert prochain vers la France.
Les autorités djiboutiennes ont arrêté le dénommé Peter Cherif alias Abu Hamza, 36 ans, un présumé terroriste international d'origine française", a indiqué la présidence djiboutienne dans ce communiqué, n'indiquant toutefois pas quand l'intéressé a été interpellé.
Entre les mains des autorités djiboutiennes pour être interrogé. Une source proche du dossier, confirmant une information de Marianne, avait indiqué jeudi soir que Peter Cherif avait été arrêté le 16 décembre. La présidence djiboutienne a toutefois précisé que Peter Cherif a été interpellé dans le quartier populaire de Balbala. Appréhendé par les "services compétents djiboutiens, le présumé terroriste se trouve en ce moment entre leurs mains pour interrogation", a souligné la même source. "Le dénommé Peter Cherif est entré sur le territoire national via (la ville côtière) Obock, en provenance du Yémen, par voie maritime et était en possession de fausses pièces d'identité", a ajouté la présidence. Les autorités djiboutiennes procéderont "naturellement à la remise du présumé djihadiste à son pays d'origine, la France, où il est recherché".
Pas de mandat d'arrêt dans le dossier des attentats de janvier 2015. Ce Français de 36 ans, devenu au Yémen un cadre d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), est connu pour avoir été un intime des assaillants du journal satirique Charlie Hebdo, les frères Saïd et Chérif Kouachi. En raison de ces liens, le nom de Peter Cherif apparaît dans l'enquête sur les attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo, Montrouge, Hyper Cacher), qui ont fait 17 morts. Mais s'il a pu être présenté par certains médias comme un "possible commanditaire" de ces attentats, Peter Cherif ne fait, selon une source judiciaire, l'objet d'aucun mandat d'arrêt dans ce dossier, où le parquet de Paris vient de requérir un renvoi aux assises pour 14 suspects, en grande partie des soutiens logistiques présumés des tueurs. Cela n'exclut toutefois pas qu'il soit visé par un mandat d'arrêt ou de recherche dans une autre enquête en France.
Inscrit sur la liste noire des États-Unis. Il reste quoi qu'il arrive une cible de choix pour l'antiterrorisme français, comme pour les États-Unis qui ont marqué leur intérêt en l'inscrivant en septembre 2015 sur leur liste noire de "combattants terroristes étrangers". Selon des sources proches du dossier, un ou plusieurs juges d'instruction du pôle antiterroriste à Paris espèrent l'interroger au plus vite. Arrêté une première fois à Falloujah en Irak fin 2004 alors qu'il combattait dans les rangs d'Al-Qaïda en Irak, Peter Cherif, condamné à 15 ans de prison à Bagdad, s'était ensuite évadé d'une prison irakienne en mars 2007 avant de rejoindre la Syrie. Extradé par la suite en France, il y fut incarcéré pendant 18 mois. Il avait disparu en mars 2011, au dernier jour de son procès à Paris, et pris la fuite vers le Yémen.