Le recours déposé par une trentaine de victimes des attentats du 13 novembre 2015 concernant les "défaillances" de l'État, notamment sur la détection des djihadistes et la sécurisation du Bataclan, a été rejeté mercredi par le tribunal administratif de Paris.
"Aucune faute lourde" imputable à l'État. "Les éléments produits par les requérants ne permettent pas d'établir (...) que l'État aurait engagé sa responsabilité du fait d'un défaut de surveillance" des auteurs des attaques, indique le tribunal dans un communiqué de presse. Par ailleurs, "aucune faute ne peut être imputée aux services de police pour n'avoir pas mis en oeuvre un dispositif de sécurité particulier autour de la salle de spectacle du Bataclan après le mois d'août 2015", poursuit le texte.
L'enquête ouverte après des menaces d'attentat contre la salle de spectacle en 2009 avait abouti à un non-lieu, "la réalité d'un tel projet (n'ayant) pu être établie", rappellent les juges. Enfin, "aucun élément ne permet d'engager la responsabilité de l'État à raison d'un défaut de coopération des services de renseignement français avec les services des autres États membres de l'Union européenne en matière de terrorisme", a estimé le tribunal.
Les victimes dénonçaient des dysfonctionnements. "Le 13-Novembre n'était pas une fatalité", avait affirmé lors de l'audience du 4 juillet Me Samia Maktouf, avocate de victimes et familles des victimes des attentats à Paris et Saint-Denis qui ont fait au total 130 morts et des centaines de blessés. Me Maktouf, à l'origine du recours, avait énuméré les "dysfonctionnements liés au défaut de surveillance et de vigilance des services de sécurité de l'État français", et la circulation des djihadistes au sein de l'espace Schengen.
La non-intervention des soldats de l'opération Sentinelle dénoncée. L'avocate avait également reproché la non-intervention des soldats de l'opération Sentinelle, qui ont reçu "instruction de ne pas pénétrer dans une salle où une scène de guerre se déroulait". Depuis trois ans, certaines victimes et familles de victimes s'indignent que des militaires de Sentinelle, une force créée après les attentats de janvier 2015, présents près de la salle où 90 personnes ont été tuées, n'aient pas eu le droit d'intervenir. Une plainte au pénal a d'ailleurs été déposée le 8 juin pour "non-assistance à personne en péril".