Salah Abdeslam "a exercé son droit au silence pendant l'interrogatoire qui a duré environ 1h30" une nouvelle fois jeudi matin, a indiqué son avocat français aux côtés du belge Sven Mary, tout en disant avoir "bon espoir" qu'il finisse par répondre à la justice. "Ce droit lui appartient, il n'est pas contestable", a justifié l'avocat.
Il n'a pas ouvert la bouche. Le terroriste soupçonné d'avoir participé aux attentats du 13-Novembre est interrogé par un juge antiterroriste depuis jeudi matin. Il a été extrait de sa cellule de Fleury-Mérogis au petit matin et son convoi, sous surveillance maximale, était arrivé vers 7h30 au palais de justice de Paris, selon une source proche du dossier. Le parquet de Paris a confirmé à l'AFP que Salah Abdeslam avait gardé le silence face aux questions du juge. "On a bon espoir qu'un jour ou l'autre Salah Abdeslam réponde aux questions du juge" mais "ce n'est pas pour aujourd'hui". Selon l'avocat, "un autre rendez-vous sera certainement fixé par le juge d'instruction".
En cause, la vidéosurveillance de sa celleule. Le seul survivant du commando qui a fait 120 morts en novembre dernier avait déjà adopté cette posture lors de son audition de mai dernier. A l'issue de son premier refus, son avocat Franck Berton avait estimé : Salah Abdeslam est "maître du moment où il choisira de parler".
Frank Berton a de nouveau indiqué que la vidéosurveillance 24h/24h de son client, confirmée fin juillet par le Conseil d'Etat expliquait "à l'évidence" son mutisme. "Cela a toujours eu une influence sur son attitude dans le cadre de cette instruction", a-t-il indiqué, en précisant que cette question fera l'objet probablement d'un prochain débat. "L'arrêté de vidéosurveillance est valable trois mois et un nouvel arrêté devrait être pris prochainement par le Garde des Sceaux", a expliqué l'avocat en ajoutant: "je crois savoir qu'il (Abdeslam) va également l'attaquer".