Au CHU Pellegrin de Bordeaux, il vous faut désormais composer le 15 pour détailler son urgence et obtenir, ou non, un rendez-vous. La conséquence d'une pénurie de médecins au sein de l'établissement au sortir de la pandémie de coronavirus, qui a vu les établissements hospitaliers être saturés. Depuis, 40% des médecins sont en arrêt de travail.
Le chef du pôle des urgences détaille au micro d'Europe 1 le nouveau dispositif. "Avant d'aller aux urgences, il faut que le médecin de ville ou les patients fassent le 15 pour avoir un contact avec un médecin régulateur qui leur confirmera la nécessité de venir aux urgences ou qui leur proposera éventuellement une autre option", explique le Dr Philippe Revel. "Pour les horaires de nuit, sur le créneau 20h-8h du matin, c'est le manque de médecins qui est à l'origine de cela."
Il explique que cette décision est exclusivement liée au "manque de médecins, au manque de personnel paramédical, infirmiers, aides soignants". "Un des effets du post-Covid. Beaucoup de nos collègues nous ont dit 'C'est trop dur, on arrête'."
La question de la qualité des services
Fabrice Dumas s'inquiète. Son constat est plus sombre : pour le délégué syndical FO au CHU de Bordeaux, il s'agit avant tout d'une "fermeture des urgences". "C'est ça qui nous inquiète le plus", souligne-t-il. "Il y aura un interphone pour les gens qui vont se présenter physiquement. Mais on se pose la question de savoir où vont finir ces patients et s'ils sont vraiment traités et soignés dans les temps."
Du côté des Bordelais, les réactions sont nuancées. "Ça ne me choque pas, à condition que ce soit hyper réactif", confie une habitante au micro d'Europe 1. Et la nouvelle interroge : aujourd'hui, personne ne peut dire combien de temps durera ce dispositif.