Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune s'est refusé lundi à se prononcer sur le sort de l'autoroute Toulouse-Castres, contre laquelle plusieurs milliers d'opposants ont manifesté ce week-end, se disant prêt à étudier la façon d'en "réduire les impacts environnementaux" si le projet est poursuivi. "On doit évidemment revoir un certain nombre de projets routiers", a affirmé Clément Beaune sur Franceinfo. "Il est hors de question de faire comme avant !"
Priorité aux transports publics et ferroviaires
"Il est clair qu'on va réduire la part des projets routiers - il n'y en aura pas zéro, il y en aura moins - pour donner une priorité assumée aux transports publics et au transport ferroviaire", a-t-il ajouté, alors que le gouvernement s'apprête à négocier les contrats de plan Etat-région avec les exécutifs locaux. "La réponse sur tous les projets routiers, ce sera d'ici le début de l'été", a remarqué le ministre, promettant "une analyse projet par projet".
"Il y a des critères environnementaux, il y a des critères de désenclavement des territoires, des questions de coûts", a-t-il ajouté, notant que certains projets, comme Poitiers-Limoges, avaient déjà été abandonnés. L'autoroute Toulouse-Castres "A69 est examinée dans ce cadre", a noté Clément Beaune. "C'est le projet autoroutier qui est aujourd'hui le plus avancé", a-t-il cependant relevé.
Aux collectivités de définir les restrictions concernant les ZFE
Le contrat de concession avec le groupement Atosca a en effet été signé en avril 2022 à la veille de la présidentielle, et les premiers travaux ont commencé. "On est dans un Etat de droit", a souligné Clément Beaune. Il envisage néanmoins d'en "réduire les impacts environnementaux". "Ça me paraît possible et souhaitable", a-t-il conclu.
Concernant les zones à faibles émissions (ZFE) des grandes agglomérations où doivent être progressivement bannis les véhicules les plus polluants, Clément Beaune dénonce "un fantasme". "Ce n'est pas l'Etat, qui depuis Paris, depuis le centre-ville bobo de la capitale, dirait dans toute la France 'il y a un rideau qui va tomber à l'entrée des métropoles' (...) à la fin de 2024'. C'est ça qu'on entend, c'est ça qui fait très peur aux gens", a-t-il regretté.
C'est aux collectivités de définir le calendrier des restrictions, "mais il n'y a aucune contrainte de tout faire, ni même de commencer, au 1er janvier 2025", date à laquelle les périmètres des ZFE doivent être définis, a-t-il expliqué. "Les collectivités ont cette liberté de fixer le calendrier", a souligné le ministre. "Prenez le temps qu'il faut !"