"Nous voulons des actes et des réponses concrètes." Ce message, Francis Kalifat, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), va le répéter à Emmanuel Macron lors du traditionnel dîner de l'institution, mercredi.
Avec, cette année, un contexte plus que tendu : les actes antisémites ont augmenté de 74% en 2018 et des attaques récentes, comme les tags sur des boîtes aux lettres à l'effigie de Simone Veil ou sur la devanture d'un restaurant Bagelstein, ont heurté l'opinion publique. Au point que des marches contre l’antisémitisme ont été organisées mardi dans tout le pays.
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Demande de "tolérance zéro". Francis Kalifat va notamment réclamer que la loi soit réellement appliquée dans la lutte contre l’antisémitisme. "J'attends de véritables décisions, des décisions fortes, qui puissent créer cet électrochoc dont nous avons besoin pour faire reculer l'antisémitisme qui s'abat sur notre pays. Nous devons sortir de la compassion et de la solidarité pour passer à l'action. Il faut la tolérance zéro", va-t-il demander.
Car en coulisses, au sein du Crif, on explique que la législation française est en réalité suffisamment répressive mais qu'elle n'est pas correctement appliquée. "Ça n'est pas assez dissuasif", précise-t-on. Le Crif demande plus de moyens dans la lutte contre la haine des juifs et que les plateformes en ligne deviennent par exemple responsables des propos et contenus qu’elles hébergent. Mardi après-midi, Emmanuel Macron a promis des "actes forts" en cette période de recrudescence des actes antisémites : "On prendra des actes, on prendra des lois et on punira", a-t-il dit en visitant le cimetière profané de Quatzenheim, dans le Bas-Rhin.
Macron opposé à la pénalisation de l'antisionisme. On sait, néanmoins, que le chef de l'État est contre la pénalisation de l’antisionisme, une demande récurrente du Crif. "Ça n'est pas une solution", a tranché mardi Emmanuel Macron après la proposition d'un député LREM de faire de l'antisionisme un délit. Une position critiquée par ses détracteurs, qui lui opposent la différence de nature essentielle entre ce terme et l'antisémitisme.