Cela fait désormais une semaine que le masque n’est plus obligatoire dans les lieux clos, sauf dans les établissements de santé. Une bonne nouvelle pour les Français, moins pour les entreprises qui s’étaient lancées dans la production de cette protection. Leur activité baisse drastiquement et leur avenir est incertain.
Pour tous les fabricants français, c’est environ 80% de baisse d’activité. Charlotte Zweibaum, responsable qualité chez KB Medica, a été surprise par les annonces gouvernementales : "Le fait que là, les distributeurs réduisent, voire annulent leurs commandes, il va falloir que, nous aussi, que l'on s'ajuste très rapidement", explique-t-elle, avant d'ajouter que cela allait nécessairement avoir des répercussions sur le "nombre de salariés, qui va devoir être ajusté lui aussi".
De fabricant de masques à fabricant de vélo
Autre exemple : Le Masque Français. La société lancée en mars 2020 constate que ses volumes actuels représentent 10% à 20% de ce qu'elle faisait au plus fort de la pandémie de Covid-19. Le Masque Français va donc progressivement passer de producteur de masques à fabricant de... vélo. Emmanuel Nizard, son fondateur, critique un manque de soutien de l’État à la filière : "Moi j'aurais préféré que l'on nous dise 'vous avez pris le risque d'acheter des machines et de faire des masques, donc vous prenez ce risque et vous terminez l'activité rapidement', mais pas qu'on se gausse de la réindustrialisation, en sachant pertinemment qu'elle allait mourir à la fin de la pandémie", analyse-t-il.
Enfin, à Grâces, à côté de Guingamp, La Coop des masques, coopérative fabriquant de masques, a été placée en redressement judiciaire le 23 février dernier par le tribunal de commerce de Saint-Brieuc.
Les professionnels ont obtenu du gouvernement que les structures publiques de santé se fournissent en France. C’est recommandé pour les collectivités et les organismes privés. Une mesure pour la survie du secteur et pour éviter des pénuries en cas de nouvelle épidémie.