"Aujourd'hui, plus d'un million de jeunes ne sont ni à l'école, ni à l'université et sans emploi". Invité d'Europe 1 matin à l'occasion du lancement de la campagne nationale de promotion de l'apprentissage par Muriel Pénicaud, Jean-Claude Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir pense que la réforme voulue par la ministre du Travail va permettre de "doubler le nombre d'apprentis" de son association.
Réformer le financement. "Il y a un besoin de réformer l'apprentissage pour lever les obstacles liés à l'embauche", explique Jean-Claude Bellanger. "Il faut protéger et libérer la mécanique de l'apprentissage qui empêche un jeune d'être formé". "Le plus important, une fois qu'un apprenti a trouvé son entreprise, son centre de formation, et qu'il a signé son contrat, c'est qu'on puisse avoir le financement nécessaire pour le former", insiste le leader de l'association au micro d'Europe 1 lors de la journée spéciale, consacrée à l'apprentissage. C'est justement sur le financement que veut travailler Muriel Pénicaud avec la réforme de l'apprentissage.
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Un contrat signé est un contrat financé. "La collecte des fonds sera faite par l'Urssaf, c'est bien parce qu'il est important qu'on puisse avoir la ressource pour former chaque apprenti", se félicite Jean-Claude Bellanger. "Il n'y aura plus de freins lorsqu'un jeune rentrera dans un métier, il aura automatique son financement à la signature de son contrat, donc chaque contrat sera directement financé, c'est important pour développement de l’apprentissage en France".
Changer l'image des métiers manuels. Autre point important prévue dans la réforme de l'apprentissage, la promotion des métiers manuels. "Aujourd'hui, on voit que l'insertion professionnelle est choisie par défaut, et malheureusement nos métiers sont mal connus par le grand public, et même parfois par le corps enseignant", déplore-t-il. "Avec la réforme proposée par Muriel Pénicaud, cela va permettre d'aller dans les lycées pro pour promouvoir et présenter les métiers manuels, c'est une bonne chose", sourit-il. Pour autant, même si l'éducation nationale à un rôle à jouer, cela n'est qu'une étape. "Il faut faire changer l'image de nos métiers auprès du grand public. Mais ce sont parfois les parents qui ne sont pas toujours contents de voir l'orientation de leur enfant lorsqu'il choisi un métier manuel", révèle le secrétaire général des Compagnons du devoir.