Sur la place de la République à Paris, des centaines de femmes, collées les unes aux autres, se sont réunies en solidarité avec les Américaines, dont l'accès à l'IVG a été remis en cause la semaine dernière. En effet, depuis vendredi, l’arrêté Roe v. Wade, la jurisprudence qui rendait l’avortement légal dans tout le pays, a été révoqué par la Cour suprême. Dans la foulée, neuf États ont rendu cette pratique totalement illégale.
"Ça me rend folle"
Clara est venue avec ses amies pour contester cette décision. Elle tient entre ses mains une photo des juges de la Cour suprême. Au marqueur rouge, elle a dessiné du sang sur leurs mains. "Leur action de vendredi va coûter la vie à des centaines de femmes, qui devront avoir recours à une IVG clandestine", explique-t-elle. "Supprimer l’accès à l’avortement, c’est juste rendre l’avortement dangereux et mortel".
>> LIRE AUSSI - «Votez pour les mettre dehors» : aux États-Unis, la colère des pro-droit à l'avortement
À ses côtés, son amie Iris se sent particulièrement choquée par cette décision de la Cour suprême. "Moi j’ai avorté à 17 ans, si je ne l’avais pas fait j’aurais un enfant de cinq ans et ma vie serait complètement différente", raconte-t-elle au micro d’Europe 1. "Savoir que des femmes vont être privées de ce droit, ça me rend folle. C’est vraiment très triste".
"Aucun droit n’est acquis"
Lucie, elle, brandit fièrement, un cintre bleu, un symbole des avortements clandestins. "C’est très important d’être là aujourd’hui parce que visiblement aucun droit n’est acquis. En France il n’est pas exclu qu’on recommence à en parler dans quelques années". Une crainte partagée par Jeanne et Maya. "Pas touche à nos utérus", peut-on lire sur leurs pancartes.
Elles espèrent qu’en France, le droit à l’avortement sera inscrit dans la Constitution, comme le suggèrent certains députés. "Ça serait une avancée et une petite sécurité, même si on sait que rien n’est jamais gagné !" Maya renchérit : "Une loi, on peut revenir dessus. Alors que si c’est dans la constitution, c’est fait pour que ça ne bouge plus !". Elles comptent bien continuer à se mobiliser dans la rue également, dès la semaine prochaine.