L'heure est proche : la première épreuve du baccalauréat version 2016 commence mercredi matin à huit heures. Le jour J, les candidats devront rendre une copie impeccable… tant sur le fond que sur la forme. Car si le contenu de votre travail importe, les correcteurs n'en restent pas moins sensibles à la bonne tenue de votre feuille. Voici quelques conseils pour que votre correcteur se sente respecté.
Un copie propre, et sans fautes. Remettre une copie "bourrée" de fautes de français le jour de l’examen du baccalauréat n’est pas du meilleur effet. Comme nous vous l'expliquions ici, l'orthographe et la grammaire peuvent vous coûter des points. N'hésitez pas à vous réserver dix bonnes minutes pour vous relire intégralement. Mais ce n'est pas la seule chose qui compte : qualité de l'écriture, application dans le tracé des lettres et des chiffres (faîtes des chiffres bien visibles, le correcteur n'a pas de loupe à disposition !) absence de ratures (ou de traits de blanco), stylo qui ne fuit pas… Une copie propre vous évite de perdre des points bêtement.
"Une copie 'sale' peut provoquer une sorte de 'choc esthétique'. C'est une sensation très désagréable", explique à Europe 1 Ory Lipkowicz, professeur de philosophie et correcteur des copies du baccalauréat. "C'est subjectif, je le reconnais. Normalement, un correcteur doit rester objectif devant sa copie, accomplir son devoir, corriger avant tout le contenu de la copie. Mais il est naïf de croire que la forme de l'écriture et la propreté de la copie n'influencent pas le correcteur, même si c'est de manière inconsciente. Si la copie est 'sale', le correcteur risque d'être moins clément face à une faute dans le contenu", poursuit le professeur. "La copie doit être séductrice, entre guillemets sensuelle. Il ne faut pas oublier qu'une copie, c'est de la matière, c'est physique, c'est de l'encre et du papier. Ce n'est pas uniquement de l'ordre de l'intellect", renchérit Ory Lipkowicz.
" Une copie est un espace de séduction, de théâtralité "
Une copie bien agencée et… pas trop "touffue" ! Au-delà de la propreté et de l'orthographe, la structure du texte (pour les épreuves de philosophie, histoire/géo, français et littérature notamment) compte également beaucoup. Le cours ne doit pas être récité en bloc. Il faut que les parties s'enchaînent de manière cohérente, avec une introduction et une problématique claires, une direction donnée dès le départ et que vous respecterez jusqu'au bout. Les idées doivent découler les unes des autres. Les mots doivent être précis, soyez le moins vague possible. En clair : le professeur doit faire le moins d'efforts possible pour vous comprendre.
"Chaque paragraphe doit représenter une idée, le passage d'un paragraphe à un autre doit représenter le passage d'une idée à une autre, d'une idée à un exemple etc. Il faut savoir quand sauter une ligne, quand sauter deux lignes. Chaque partie et chaque enchaînement de parties doit correspondre parfaitement à une organisation que vous aurez fixée à l'avance", explique Ory Lipkowicz. "Une copie est un espace de séduction, de théâtralité. Je donne souvent l'exemple d'une scène de théâtre. Le metteur en scène organise l'espace sur la scène. Le candidat doit organiser l'espace sur sa copie. On peut aussi prendre l'image du terrain de foot : chaque joueur a sa place sur le terrain, c'est organisé. La copie ne doit pas non plus être trop dense, trop touffue. Elle doit être organisée dans l'optique d'une séduction", poursuit le professeur de philosophie.
Faut-il utiliser des chiffres ou des lettres pour délimiter les parties d'une dissertation ? "En principe non, sauf peut-être pour l'Histoire", explique le correcteur. "L'agencement des parties doit être implicite. Cela montre que l'élève est structuré. Si le correcteur comprend vos parties sans que vous ayez besoin de mettre 'partie 1', 'partie 2', 'partie 3', cela prouve que vous avez une forme de stratégie", conclut-il.