Après l'épreuve de philosophie pour les terminales ce mercredi, c'est autour des premières de passer le baccalauréat ce jeudi. Pour les 381.221 élèves de série générale et les 141.978 élèves de série technologiques, c'est la redoutable épreuve de français qui va s'offrir à eux. Entre dissertation et commentaire de texte, le constat est toujours le même : les professeurs n’en peuvent plus de corriger les erreurs d’orthographe des élèves.
Presque deux fois plus de fautes dans les dictées en 25 ans
Beaucoup d'enseignants attribuent cette baisse générale aux outils numériques. En 2015, les dictées comportaient presque deux fois plus de fautes que dans les années 1990. Pour Aude Denizot, professeure à l’université, les élèves écrivent de moins en moins à la main, ce qui les amène à moins s'attarder sur le fonctionnement des règles d’orthographe au sein d’une phrase.
Un problème amplifié par les photocopies, distribuées dans les petites classes : "Je vais prendre un exemple avec une faute qui est très fréquemment commise par les étudiants. C'est celle du 'A' et du 'À avec accent'. Quand on distribue un exercice à trous, l'enfant, il a plus vite fait de la remplir au hasard, puis de corriger ce qui est faux plutôt que de réfléchir vraiment à la bonne réponse", explique-t-elle.
Le correcteur a-t-il remplacé la relecture ?
Outre l'écriture manuscrite, c'est la relecture qui se perd. Les jeunes échangent aujourd'hui à toute vitesse et pour les conversations plus formelles, c'est le correcteur qui fait le travail. "Les élèves partent du principe que c'est rattrapable par la machine, donc parfois, je leur donne des recherches à faire sur ordinateur. À chaque fois, je les vois guetter la ligne rouge qui signale une faute. Et à partir de là, il clique pour voir les suggestions de la machine", analyse Étienne Gomez, professeur de français dans un lycée de Seine-Saint-Denis.
Alors, il faut faire attention. Si au bac de français, l’évaluation du fond est prioritaire, les fautes d’orthographe peuvent occasionner des points en moins.