Les élèves de 1ère S et ES l'ont mauvaise depuis lundi, le jour de l'épreuve écrite de français du baccalauréat. Ils sont notamment tombés sur un poème assez complexe d'Andrée Chedid, Destination : arbre. Catastrophe, la plupart des 340.000 candidats ne savaient pas ou n'ont pas vu que celui-ci avait été écrit par une femme, la mère de Louis Chedid et grand-mère de Mathieu Chedid.
Sur les réseaux sociaux, l'avalanche de tweets rédigés depuis lundi par des candidats dépités expriment bien la méprise. Pablo, un lycéen, a failli ne pas s'en apercevoir : "Sur le début j'ai écrit 'il' et en relisant le texte une deuxième fois j'ai vu son prénom", confie-t-il à Europe 1. "Du coup, j'ai modifié tous les "il" en "elle" et j'ai fait pas mal de ratures et mis un peu de blanc partout. Mais la plupart de mes amis ont écrit au masculin...".
Moi: montre mon sujet de bac à ma mère
— Lafleur (@violette_fiore) 17 juin 2019
Ma mère: oh Andrée chedid là grand mère de M
Moi: grand MÈRE? #AndreeChedid
1-Moi pendant le bac de français 2-Moi apres le bac de francais. 3-Et moi ce matin en me réveillant qui apprends qu’ #AndréeChedid est une femme pic.twitter.com/z9taoPChyk
— McPeace (@McPeace200) 18 juin 2019
"Les élèves ne sont pas habitués à voir des autrices au programme du bac"
Pas de panique pour autant. Selon Françoise Cahen, professeur de lettres, le fait que les élèves de 1ère n'aient jamais entendu parler d'Andrée Chedid n'est pas grave. Le plus gênant pour la professeur est le fait que beaucoup d'élèves n'aient même pas imaginé, grâce au 'e' à la fin du prénom, que la poésie pouvait être signée par une femme.
"Cette faute est révélatrice du fait que les élèves ne sont pas habitués à voir des autrices au programme du bac. Cette confusion est un symptôme de cette trop grande discrétion des femmes dans les pratiques des enseignants", estime Françoise Cahen.
Une grande clémence demandée aux correcteurs
Certains élèves ont déjà fait courir la rumeur que l'erreur coûterait deux points en moins sur la copie. Mais la professeur tient à rassurer, une grande clémence a été demandée aux correcteurs.