Les épreuves du bac 2018 sont officiellement lancées. 753.000 élèves de terminale générale ou technologique ont planché lundi matin sur la traditionnelle et redoutée première matière, la philosophie. S'il ne s'agit pas de leur plus important coefficient, les élèves de série S n'ont pas dérogé à la règle et ont dû choisir entre un commentaire de texte et deux dissertations. L'occasion de bien se lancer avant leurs prochaines épreuves écrites.
- Voici les sujets qui leur ont été proposés.
>> Sujet 1 : Le désir est-il la marque de notre imperfection ?
Découvrez le corrigé "à chaud" de Raphaël Enthoven sur ce sujet :
>> Sujet 2 : Éprouver l'injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?
Découvrez le corrigé "à chaud" de Raphaël Enthoven sur ce sujet :
>> Sujet 3 : Explication de texte - Système de logique, MILL, 1843
Tous les phénomènes de la société sont des phénomènes de la nature humaine, produits par l'action des circonstances extérieures sur des masses d'êtres humains. Si donc les phénomènes de la pensée, du sentiment, de l'activité humaine, sont assujettis à des lois fixes, les phénomènes de la société doivent aussi être régis par des lois fixes, conséquences des précédentes. Nous ne pouvons espérer, il est vrai, que ces lois, lors même que nous les connaîtrions d'une manière aussi complète et avec autant de certitude que celles de l'astronomie, nous mettent jamais en état de prédire l'histoire de la société, comme celle des phénomènes célestes, pour des milliers d'années à venir. Mais la différence de certitude n'est pas dans les lois elles-mêmes, elle est dans les données auxquelles ces lois doivent être appliquées. En astronomie, les causes qui influent sur le résultat sont peu nombreuses ; elles changent peu, et toujours d'après des lois connues. Nous pouvons constater ce qu'elles sont maintenant, et par là déterminer ce qu'elles seront à une époque quelconque d'un lointain avenir. Les données, en astronomie, sont donc aussi certaines que les lois elles-mêmes. Au contraire, les circonstances qui influent sur la condition et la marche de la société sont innombrables, et changent perpétuellement ; et quoique tous ces changements aient des causes et, par conséquent des lois, la multitude des causes est telle qu'elle défie nos capacités limitées de calcul. Ajoutez que l'impossibilité d'appliquer des nombres précis à des faits de cette nature mettrait une limite infranchissable à la possibilité de les calculer à l'avance, lors même que les capacités de l'intelligence humaine seraient à la hauteur de la tâche.