La garde à vue des rappeurs français Booba et Kaaris, a été prolongée jeudi, au lendemain d'une rixe à l'aéroport d'Orly qui illustre une guerre d'ego dépassant une nouvelle fois le cadre des fréquents "clashs" sur les réseaux sociaux. La star du rap français, 41 ans, et son ex-poulain, 38 ans, ont passé la nuit en garde à vue dans les locaux de la Police aux frontières (PAF), avec une dizaine de leurs proches ayant pris part à la bagarre.
Deuxième série d'auditions. Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que la garde à vue des deux rappeurs avait été prolongée. Une deuxième série d'auditions était en cours, avec "vraisemblablement une confrontation" entre les deux rappeurs, selon l'un des avocats de Kaaris.
Dans les deux camps, c'est une ligne de défense similaire qui a été adoptée. Les avocats de chaque partie considèrent que leur client est la victime dans cette affaire. "Il a été pris à partie, c’est un guet-apens, très clairement. Nous parlons de bouteilles en verre, nous parlons évidemment de parfums. Toutes les vidéos le prouvent et donc dans cette situation aujourd’hui, notre client est victime car il a agi en légitime défense", déclare Yassine Yakouti, l'un des avocats de Kaaris, à Europe 1.
Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, en marge d'un déplacement au Mont-Saint-Michel, a rappelé qu'assurer la sécurité de "quelques millions de passagers" à Orly était "compliqué". "Alors si des rappeurs qui, en plus, si j'ai bien compris sont père et fils spirituels, pouvaient éviter de s'interpeller", et de "provoquer l'embouteillage de tout un aéroport, ce serait bien", a-t-il dit devant la presse, se félicitant de leur placement en garde à vue.
ADP porte plainte. Quatorze personnes au total ont été placées en garde à vue pour violences volontaires, dont deux ont été mises hors de cause et relâchées jeudi matin, selon le parquet de Créteil. Aéroports de Paris a déposé plainte pour "trouble à l'ordre public avec préjudice d'image et financier", ainsi que "mise en danger de la vie d'autrui" car la rixe a empêché la mise en place d'un périmètre de sécurité autour d'un bagage abandonné, a indiqué un porte-parole à l'AFP.