Un rapport du Sénat, dévoilé à dix heures ce jeudi, pointe du doigt l'inadaptation du bâti scolaire face à la transition écologique. Il est, en effet, souvent mal préparé aux vagues de chaleur, et trop énergivore. À Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, une école primaire construite depuis la rentrée 2021 respecte, elle, un maximum d'exigences environnementales. Reportage dans le groupe scolaire Simone Veil.
Une école faite de bois et de paille
Comme dans le conte des "Trois petits cochons", l’école primaire Simone Veil, qui comprend 15 classes, à Rosny-sous-Bois, en région parisienne, n’est faite que de bois, pour sa structure, et de paille, dans ses murs. Mais, contrairement au récit pour enfants, c’est ici un gage de résistance pour mieux supporter la chaleur et réduire les émissions de CO2 puisqu’il n’y a pas de béton et que l’isolation thermique réduit la facture du chauffage l’hiver.
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"La paille est un excellent isolant", explique Vincent Raeppel, architecte à la mairie de Rosny-sous-Bois. "Avec la terre qui l’enduit, les murs absorbent l'humidité, donc quand le bâtiment est rafraîchi la nuit, la terre restitue cette fraîcheur jusqu’à douze heures après", détaille-t-il. "On dépasse rarement les 25 degrés, même quand il y a 40 degrés dehors."
Une cour de récréation "végétalisée" qui divise
La cour de récréation, avec son sol pavé de rondins de bois, apporte également de la fraîcheur. "On a été livré en 2021, donc les arbres sont encore assez jeunes", poursuit Vincent Raeppel. "Mais l'idée, c'est qu'ils apportent de l'ombre dans le futur…", ajoute-t-il. "Et au sol, on a des pavés entre lesquels il y a des joints de sable, ce qui permet d'infiltrer l'eau sous nos pieds", décrit l’architecte.
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Cette configuration originale n’est pas au goût de tout le monde. "Le problème, c'est que les enfants mettent du sable partout", déplore Karine, animatrice en centre de loisirs. "Les cailloux, c'est dangereux parce qu'ils se les jettent sur eux", renchérit-elle. "Pour des enfants, ce n'est pas pratique."
Le groupe scolaire Simone Veil a coûté pas moins de 10 millions d’euros, soit près du double qu’un bâti scolaire de la même taille construit avec des méthodes conventionnelles. La collectivité espère rentabiliser cet investissement sur le long terme grâce aux gains générés par la réduction des coûts énergétiques.