C'est une tradition : comme tous les troisièmes jeudi du mois de novembre, le Beaujolais nouveau est désormais disponible à la consommation. Si ce vin était très populaire dans les années 70, il est aujourd'hui en perte de vitesse. Le Beaujolais a mauvaise réputation et pourtant il est possible d'en savourer de très bonnes bouteilles, selon notre chroniqueur Olivier Poels.
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Le Beaujolais nouveau, une tradition qui remonte à 1951
C'est une tradition qui remonte à 1951. Avant cette époque, il était interdit de commercialiser le vin de l'année en cours avant le 15 décembre. Dans le Beaujolais, les producteurs se sont mobilisés pour avancer cette date et ont obtenu gain de cause le 13 novembre de la même année avec l'autorisation de vendre des vins à partir de cette date. Grâce à un plan marketing bien pensé, le succès est immédiat et la région se jette à corps perdu dans ce qui apparait comme une fantastique poule aux œufs d'or. Dans les les années 70, les volumes explosent et le Beaujolais nouveau représente près de 50% du volume des ventes de l'appellation.
Au fil des années, les bidouillages œnologiques ont fait du tort au produit et les clients sont de plus en plus déçus. Aujourd'hui, le Beaujolais nouveau ne représente que 25% de la production de l'appellation, dont 40% est vendue à l'étranger, notamment au Japon, pays très amateur de beaujolais.
Qui est le responsable de cette désaffection pour le Beaujolais ? Et bien sans doute les Beaujolais eux-mêmes. Une production de vin industrielle sans intérêt, aux arômes caricaturaux obtenus grâce à des artifices de vinification. Banane, cerise, cassis : des arômes obtenus par des levures traumatisantes et des techniques chimiques.
La nouvelle génération ressuscite le beaujolais
Mais, croyez-moi, il existe quand même de bons beaujolais. Il y a une nouvelle génération de jeunes vignerons qui veulent à nouveau faire croire que ce produit peut être festif, décomplexé, abordable et surtout authentique, avec un vrai goût de vin, issu d'un territoire qu'on respecte. Dans les bons bars à vin et les bistrots, on peut trouver des cuvées de belle facture, un bon glouglou, comme on dit, à boire entre copains, juteux, souples et abordables.
Le millésime 2021 a été compliqué sur le plan de la viticulture. Gel, grêle, maladies : rien a épargné les vignes. Conséquence : c'est la plus petite récolte depuis 50 ans, mais la qualité est plutôt belle. Les prix devraient être orientés légèrement à la hausse. Une bonne bouteille de Beaujolais nouveau coûte un peu moins de 10 euros.