Dominique Tapie est ruinée. La femme de Bernard Tapie, l'homme aux mille vies décédé le 3 octobre 2021, croule sous les dettes. L’homme laisse à sa famille un trou de plusieurs centaines de millions d'euros, révèle Paris Match ce jeudi. Au micro d’Europe 1, Sophie des Déserts, la journaliste qui signe l’enquête parle d’une "triste fin".
Seule et criblée de dettes. Paris Match révèle le montant que Dominique Tapie devra rembourser après la mort de son mari Bernard Tapie, décédé le 3 octobre 2021 d’un double cancer de l’estomac et de l'œsophage. Selon le journal, l’homme aux mille vies laisse derrière lui un trou de 600 millions d’euros. Un cadeau empoisonné dû en grande partie aux suites de l’affaire du Crédit Lyonnais. L’homme était soupçonné d’avoir "manipulé" un arbitrage visant à solder son vieux litige avec le Crédit lyonnais autour de la vente d’Adidas dans les années 1990.
Encore 300 millions à rembourser
"Personne n’aurait pu imaginer une fin pareille. Tapie c’était le magicien, celui qui s’en sortait toujours en jouant avec les dés du sort. La réalité rattrape le clan", raconte Sophie des Déserts, l’auteure de l’enquête, au micro d’Europe 1. En effet, si la veuve de 71 ans connaissait la situation, elle ne se serait pas doutée de l'ampleur de l’endettement.
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Après avoir soutenu son mari jusqu’à la fin de sa vie, Dominique Tapie voit ses repères s’écrouler. Elle va notamment devoir quitter l’hôtel privé des Saint-Pères à Paris, la demeure bien connue de la famille, rachetée par François Pinault. Quant aux dettes, "comme le laisse penser les choses, la famille va renoncer à la succession. Mais il y aura donc toujours 250 à 300 millions d’euros à rembourser, même avec les actifs de la succession qui partiront. C’est absolument vertigineux", explique la journaliste.
"Une triste fin"
Elle ajoute : "Tapie disait à la fin de sa vie qu’il espérait que, une fois disparu, il y aurait plus de clémence pour son épouse." L’homme d’affaires souhaitait qu’un accord soit passé avec le Consortium de réalisation (CDR), structure chargée de liquider le passif du Crédit Lyonnais. "Finalement, il n’en est rien. Le destin est cruel. Perdre l’amour d’une vie et de voir que tout le décorum et tout ce qui avait été bâti autour s’effondre. C'est évidemment une triste fin", conclut Sophie des Déserts.