Des canetons broyés, des bovins ou des porcs saignés alors qu'ils bougent encore, un agneau écartelé vivant... ces images choc de souffrance animale dans des abattoirs avaient poussé les députés à créer une commission d'enquête parlementaire au printemps dernier. Elle a dévoilé ses propositions mardi. La mise en place de la vidéosurveillance dans les abattoirs devrait être mise en avant.
Les vidéos de L214 ont eu l’impact escompté. En quelques mois, l'association L214, qui milite pour le bien-être animal et prône une alimentation végétarienne, a publié sept vidéos, tournées en caméra cachée dans des abattoirs français. A chaque fois le même effroi. Ces images d'animaux en grande souffrance ont conduit des abattoirs à fermer et à être condamnés pour "mauvais traitement envers un animal". Des contrôles menés par l'administration, après ces vidéos choc, ont montré des manquements graves sur 5% des lignes d'abattage de 259 abattoirs français inspectés (sur 263) au mois d'avril.
Des caméras dans les abattoirs. Un rapport de 250 pages et 65 propositions, voici le résultat de trois mois d’enquête sur les abattoirs français. Les méthodes d’abattage ont été examinées de près et cette commission propose d’abord l’installation de caméras de vidéosurveillance dans tous les établissements. Ce contrôle serait systématique pour "voir si le bien-être des animaux est rien respecté" et vérifier qu’il n’y a pas d’abattage sans étourdissement.
Quelle solution pour l’abattage rituel ? Autre point sensible, la question de l’abattage rituel, hallal ou casher. Dans ce type d’abattage, l’animal n’est pas étourdi avant la mise à mort. Il est donc pleinement conscient au moment où il est égorgé. La commission devrait proposer deux solutions selon les informations du quotidien Le Monde : l’étourdissement réversible, qui ne provoquera pas la mort de l’animal, et l’étourdissement post-jugulation, qui provoque l'inconscience des animaux quelques secondes après la saignée. Mais problème, les responsables des cultes juif et musulman refusent, pour le moment, toute forme d’étourdissement.
La formation du personnel améliorée. Les investigations de la commission présidée par le député Olivier Falorni (Radicaux de gauche) ont aussi porté sur la formation du personnel d’abattoir, jugée insuffisante. Ces salariés ont besoin d'une solide formation "initiale et continue", a ainsi estimé le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, mais aussi d'un suivi pour "faire évoluer les carrières" et rendre le métier plus attractif.