Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer présentera son projet de réforme du baccalauréat en conseil des ministres le 14 février, a-t-il annoncé mercredi lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation d'un rapport sur le sujet, rédigé par l'ancien directeur de Sciences Po-Lille Pierre Mathiot. Jean-Michel Blanquer doit d'ici là rencontrer syndicats et autres représentants du monde éducatif pour discuter des propositions sur la réforme du bac contenues dans le rapport. La mise en oeuvre du nouveau bac est prévue pour la session 2021.
Cinq épreuves finales dont un grand oral. Le rapport sur la réforme du bac, promise par Emmanuel Macron pour une mise en oeuvre en 2021, propose d'instaurer cinq épreuves finales dont un grand oral, le reste étant évalué en contrôle continu ou via des épreuves ponctuelles. Cette réforme, si elle voit le jour, prévoit aussi la disparition des filières L, ES et S, qui seraient remplacées par un système de majeures et de mineures, et la fin de l'oral de rattrapage, selon le rapport publié mercredi.
Si elle est menée à terme, la réforme de cet examen bicentenaire concernera les élèves qui sont aujourd'hui en classe de troisième, avec une mise en oeuvre progressive en seconde l'an prochain, puis en première et terminale en 2019 et 2020.
Le bac, "un monstre organisationnel". Mandaté par le ministre de l'Education, Pierre Mathiot a mené une centaine d'audition avec des acteurs du secteur (syndicats, profs, parents d'élèves...) avant d'écrire son rapport de 63 pages qui vise à transformer un examen devenu, selon lui, "un monstre organisationnel" et ne préparant pas assez à l'enseignement supérieur.
Cette réforme est préparée alors que viennent d'entrer en vigueur de nouvelles modalités d'entrée à l'université à la rentrée 2018, avec notamment la plateforme post-bac Parcoursup. Un des objectifs de la réforme est précisément de mieux préparer les élèves à l'après-lycée.
Parmi les principales nouveautés proposées : le maintien de seulement cinq épreuves finales, dont un grand oral, qui pèseraient au total pour 60% dans la moyenne du bac. Le nouveau baccalauréat prendrait aussi en compte (pour 40%) les résultats obtenus par les élèves en classes de première et terminale, lors d'épreuves ponctuelles et/ou contrôle continu.
Disparition des séries L, ES et S. Réformer le bac conduit à repenser l'organisation du lycée. Pierre Mathiot propose la disparition des séries L (littéraire), ES (économique et social) et S (scientifique) du bac général, qui seraient remplacées par un tronc commun et des enseignements de spécialisation. Les élèves choisiraient deux disciplines "majeures" et deux disciplines "mineures", auxquelles s'ajouteraient des enseignements optionnels.