Les policiers municipaux bordelais ont entamé vendredi une grève, reconductible jusqu'au 14 juillet, pour réclamer d'être équipés d'armes létales, une requête "en cours d'examen", selon la municipalité. Une quarantaine des quelque 140 policiers municipaux, "en grande majorité à l'arrêt" selon la CGT, se sont rassemblés, sifflets en bouche, vers 11H00, devant l'Hôtel de Ville.
Face au "désengagement de la police nationale", "les policiers sont anxieux, car, comme primo-intervenants, ils sont exposés" dans une ville où "l'insécurité augmente énormément", pointe Jérôme Desorthes, porte-parole des policiers municipaux bordelais et élu CGT. "Les rixes, les saisies d'armes blanches, c'est quasiment tous les jours", ajoute-t-il. L'agression au couteau mortelle sur les quais de la Garonne en avril a créé "une véritable prise de conscience" dans les rangs, ajoute le syndicaliste.
La revendication sur "l'armement létal est en cours d'examen"
Les policiers municipaux bordelais, contrairement à ceux d'autres communes de la métropole, n'ont pas d'arme à feu, mais sont équipés de pistolets à impulsion électrique, de gazeuses et de matraques télescopiques. Onze des douze revendications adressées à la Ville par les policiers municipaux au sujet de leurs conditions de travail et de leur équipement "ont reçu à ce jour une réponse et la douzième, portant sur l'armement létal, est en cours d'examen", écrit à l'AFP le cabinet du maire, Pierre Hurmic.
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"Sensible à cette revendication, conséquence directe d'un désengagement de l'État ayant laissé depuis trop longtemps les équipes de terrain de police nationale en sous-effectif", la municipalité précise avoir obtenu "40 policiers nationaux supplémentaires dès septembre 2024" dans le cadre d'un contrat de sécurité intégrée bientôt signé avec l'État, après trois ans de discussions. Elle va aussi recruter 30 policiers municipaux et installer 60 caméras supplémentaires.
Pierre Hurmic "devait rendre sa décision le 4 juillet, repoussée en raison des élections législatives. Les agents qui mettent tous les jours leurs vies en danger ne peuvent attendre", assène Jérôme Desorthes. L'élu CGT pointe toutefois une inflexion dans la position "dogmatique" de l'édile, qui déclarait en avril ne pas vouloir être un "maire shérif". "Il est venu directement rencontrer les agents qui ont expliqué le bien-fondé de leur démarche. Aujourd'hui, il est passé à l'étape : 'Pourquoi pas, j'y réfléchis'. C'est déjà une avancée, mais on veut désormais une réponse", ajoute Jérôme Desorthes.
Des dizaines de milliers de personnes sont attendues jusqu'à dimanche pour la manifestation "Bordeaux fête le vin" et environ 20.000 supporters de l'Union Bordeaux-Bègles devaient suivre vendredi soir dans une fan-zone la finale de Top 14 contre Toulouse.