Brexit : le ras-le-bol des pêcheurs français qui ont bloqué l'Eurotunnel
Comme attendu, une centaine de pêcheurs français ont bloqué les marchandises à destination des Anglais qui devaient transiter par le tunnel sous la Manche. Une mobilisation qui exprime le ras-le-bol d'une profession qui attend encore la totalité des licences promises.
"Licences refusées, pêcheurs en danger." Voici ce qu’on pouvait lire ce vendredi à l’entrée du tunnel sous la Manche côté français. Sur place, une centaine de pêcheurs qui expriment leur ras-le-bol face à une situation qui semble tourner à l'arlésienne . "Ça fait un an que ça dure, on demande des licences et on n’arrive pas à les avoir. Comme le gouvernement ne va pas au bout, on le fait par nous-même", explique ce pêcheur au micro d'Europe 1.
"Si on n’a pas accès aux eaux anglaises, c'est la fin"
Les pêcheurs ont donc bloqué les ports de Saint-Malo, Ouistreham, Calais et finalement la circulation de l'Eurotunnel avec des barres de fers. Pas le choix selon Frédéric, il faut se faire entendre explique ce marin qui ne peut plus aller poser ses filets dans les eaux anglaises, réputées poissonneuses. "Là nous Dunkerquois, on est obligé d’aller pêcher jusqu’au Havre pour s’en sortir…" déplore-t-il. Pour lui la situation est claire : "si on n’a pas accès aux eaux anglaises, c'est la fin".
L'action des pêcheurs sur le tunnel sous la Manche a duré près de deux heures cette après-midi et autant de temps de bouchons sur l'autoroute A16, au grand dam des chauffeurs poids-lourds parfois excédés. "Ce sont des anarchistes, ils empêchent tout le monde de bosser, ce n'est pas correct", s'emporte au micro d'Europe 1 Alister, conducteur irlandais. "Ils bloquent mon boulot et perdent le leur".
Une situation sous tension jusqu'au 10 décembre
Cette mobilisation est en tout cas un premier coup de semonce pour des pêcheurs bien décidés à surveiller la situation comme le lait sur le feu jusqu'au 10 décembre, date de l’ultimatum fixé par la commission européenne pour régler ce problème de licence. Et si les choses ne bougent pas d'ici là, les pêcheurs français laissent entendre que les Anglais pourraient manquer de certains produits avant les fêtes de Noël.