Un dîner au restaurant, un vêtement vu dans une vitrine, des vacances... À Bordeaux, jeunes parents comme retraités réfléchissent à deux fois avant de craquer. "Fringues de seconde main... Les dépenses, c'est pour manger, le reste, on fait gaffe", confie une professeure interrogée par Europe 1. Dans un contexte d'économies tous azimuts, liées au budget 2025 débattu à l'Assemblée nationale et les augmentations d'impôts dont il est question, les Français réduisent leur consommation dans les secteurs considérés comme non-essentiels.
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"On fait très, très attention", enchérit un "jeune retraité". "On entend tout et n'importe quoi : impôts sur les chiens, reprise de la taxe d'habitation, remettre une vignette (d'assurance sur son véhicule, ndlr)... Je pense que ça joue. Nous faisons les achats une fois par semaine, 180-200 euros. Là, on est rendu à 110", relate ce Bordelais.
"Les locaux ne se déplacent plus" en magasin
Pour Fabienne Massip, qui tient une maroquinerie dans le centre de Bordeaux, "la consommation est là chez les touristes, mais les locaux ne se déplacent plus". Cette commerçante pointe "une baisse du panier moyen. La consommation de produits où on se faisait plaisir, comme les sacs à main, n'existe quasiment plus. Il y a un marasme, les gens sont obligés d'arbitrer dans leurs dépenses", remarque-t-elle, tirant la sonnette d'alarme en expliquant que "nos centres-villes crèvent parce qu'il n'y a plus la fréquentation qu'on avait. Le lèche-vitrine n'existe plus."
La Chambre de commerce et d'industrie constate que le taux de vacance des locaux commerciaux a atteint un niveau historique en 2024, avec un peu plus de 10%.