Relier Castres à Toulouse par l'autoroute sera-t-il bientôt une réalité ? Alors que le projet de l'A69, qui doit lier ces deux villes de manière plus rapide et plus sûre doit bientôt débuter, la colère monte contre dans la région. Pour réaliser ce nouvel axe routier, il faudrait artificialiser près de 300 hectares de terres agricoles et abattre des centaines d'arbres. Une ignominie pour les écologistes locaux, mais aussi nationaux. Alors, ce week-end, des milliers d'opposants sont attendus dans la région, avec la crainte pour les autorités, de voir renaître une contestation particulièrement violente, à l'image de celle de Sainte-Soline.
"Mieux ça se passera, plus on sera contents"
"Ce week-end, on attend près de 2.000 personnes ou plus. D'habitude, on est 300 ou 400, donc là, ça change la donne", estime Laurent Prost, qui se bat depuis des mois avec le collectif "la Voix est libre" contre le projet qu'ils jugent délirant. Ce dernier espère pouvoir démontrer qu'une manifestation comme celle-ci peut bien se passer.
"Mieux ça se passera, plus on sera contents. On n'organise pas notre manifestation en fonction de ce qu'il s'est passée à Sainte-Soline. On a bien sûr cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et donc tout est organisé dans le sens d'être pacifiques et ludiques", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Un simple "prétexte" ?
Depuis quelques jours, d'autres militants comme Matthieu sont en train de les rejoindre. Ce membre de "Dernière rénovation" et a aspergé de peinture orange le conseil régional mercredi pour dénoncer ce projet d'A69. "On est en train d'adapter nos actions à la violence de la répression", estime le jeune homme, qui assure que la violence ne viendra pas du camp des manifestants ce week-end.
"La portée des coups ça ne me fait pas peur. SI je souffre pendant un quart d'heure je n'ai pas peur de ça. Là maintenant je suis fier de m'être levé, d'avoir fait quelque chose", explique-t-il.
Une manifestation sur un parcours de 12 kilomètres s'élancera ce samedi en début d'après-midi, très encadrée par les forces de l'ordre. "Nous avons un 800 gendarmes qui seront mobilisés dans le Tarn", a précisé le préfet du Tarn, François-Xavier Lauch. Mais, "nous ne sommes pas dans le même cas que Sainte-Soline, puisque jusqu'à présent, l'opposition à l'autoroute avait réuni jusqu'à maximum, 400 personnes. Le risque, c'est qu'effectivement ces personnes soient rejoints par des personnes d'autres départements pour qui d'ailleurs, ce projet qui est très souhaité dans le sud du Tarn, n'est qu'un prétexte. Donc, on verra bien", conclut-il.