Sur le front des incendies en Gironde, après une journée difficile, les pompiers ont réussi mercredi à contenir les flammes. Le bilan s'élève à 3.700 hectares partis en fumée. De nouveaux quartiers de la commune de Sainte-Hélène ont été évacués, soit la moitié de ce village. Pour les habitants, vivre ce nouvel incendie après les feux qui ont déjà ravagé le département tout l'été est éprouvant.
Un village méconnaissable
Le village est presque désert. Des panneaux d’affichage invitent à ne pas circuler pour faciliter le passage des pompiers. La moitié de la commune a quitté les lieux mais Aude qui héberge ses parents Eric et Antonia, déjà évacués de leur logement la veille, a choisi de rester. "On doit évacuer aussi mais on est restés là pour le moment. Les enfants on les a mis à l’abri chez papi et mamie dans une autre commune et nous on est là. Parfois ça prend la gorge, le nez, envie de vomir, c’est difficile", témoigne-t-elle.
Un incendie d'origine criminelle
Et si la situation semble se stabiliser, l’inquiétude et la colère grandissent. "Notre lotissement est à peu près à un kilomètre du feu", résume Eric. "Il ne faut pas qu’il y ait un grand coup de vent. C’est très angoissant. Ça fait beaucoup à force, ces gros incendies. Tout l’été ça a été ça...", déplore-t-il.
"On a entendu que c’était criminel, donc il y a de la colère", s’agace Aude. "Je ne vois pas à quel moment c’est jouissif de voir la forêt cramer." "Et surtout de mettre tous ces gens dans la détresse", ajoute Antonia. "C’est incompréhensible."
"Il y a une récurrence des événements qui use"
Pour le maire Lionel Montillaud, qui a toujours vécu ici, voir la forêt partir en fumée est un crève-cœur. "On voit son massif, sa forêt fondre. C’est désolant quand on est comme moi un enfant de Sainte Hélène, voir notre forêt être détruite comme ça, ça nous rend triste et en colère. Il y a une récurrence des événements qui use", affirme-t-il.
Beaucoup avaient pris l’habitude de se promener dans ces bois pour y cueillir des cèpes. Désormais, ils redoutent maintenant d’y retourner et d’y découvrir un paysage carbonisé.