La mairie de Calais a installé mercredi une benne à ordures devant un bâtiment du Secours catholique pour empêcher l'installation de modulaires offrant des douches aux migrants, au grand dam de l'association humanitaire.
Le directeur de cabinet a fait obstacle avec sa voiture. "On voulait livrer trois modulaires pour une installation temporaire et légère afin de pouvoir permettre à des exilés de se doucher", a déclaré jeudi Vincent De Coninck, chargé de mission au Secours Catholique. "On a pu faire rentrer dans nos locaux les deux premiers et ensuite le directeur de cabinet de la mairie a fait obstacle à l'entrée du 3e, avec son véhicule personnel dans un premier temps, puis avec une benne à ordure", a-t-il ajouté. Ce bâtiment, situé dans le centre de Calais, propriété du Secours catholique et ouvert depuis quelques mois, servait jusqu'à peu "de local vestiaire" et n'était pas ouvert tous les jours.
Le Secours catholique envisage des poursuites. "On voit revenir à grand pas le délit de solidarité qui, théoriquement, n'existe plus", a regretté Vincent De Coninck. Le Secours catholique a fait constater mercredi par huissier la présence de cette benne placée sur le domaine public empêchant l'entrée en voiture dans la cour du bâtiment et dit "réfléchir" à la possibilité de suites judiciaires. L'association veut également faire fonctionner les douches "dès que possible", selon Vincent de Coninck.
La mairie veut éviter tout retour de migrants. La mairie de Calais indique que le Secours catholique avait ouvert ce local "de manière à distribuer des chaussures et des vêtements pour les migrants à l'époque où la lande (l'ex-Jungle démantelée à l'automne, ndlr) était en activité". "Ca ne posait aucun problème", explique Emmanuel Agius, premier adjoint (LR). Mais les services municipaux ont eu la surprise de découvrir mercredi des bungalows dans la cour du bâtiment "alors que rien n'avait été déclaré" auprès de la municipalité, d'après la même source. Au-delà du non-respect des règles d'urbanisme, la mairie de Calais veut éviter tout retour de migrants.