Carambolage en Isère : la famille des victimes dénonce "un procès bâclé"
Le gendarme qui conduisait alcoolisé et qui a provoqué un carambolage coûtant la vie à leurs parents a été condamné à 18 mois de prison ferme. Mais Céline, Alain et Olivier Duron estiment dans "Le Parisien" que la justice a omis "d'autres responsabilités".
"Pour l'instant, il y a un seul condamné parmi une multitude de responsables." Les trois enfants de Geneviève, 69 ans, et Florencio, 71 ans, estiment que justice ne leur a pas été rendue. Mardi dernier, leurs parents ont été tués près de Bourgoin-Jallieu en Isère, dans un carambolage provoqué par un gendarme de 35 ans , qui conduisait avec un taux d'alcoolémie de plus de 2,5 grammes dans le sang au moment des faits.
"La voiture de mes parents a été pulvérisée." Selon un témoin, la voiture du militaire "roulait comme une fusée" et à percuté la voiture des deux retraités par l'arrière, alors qu'elle se trouvait à l'arrêt dans un bouchon. "La voiture de mes parents a été pulvérisée", témoigne Olivier, l'un des trois enfants du couple, dans les colonnes du Parisien .
Jugé en comparution immédiate pour "homicides involontaires", le militaire a été condamné jeudi à 18 mois de prison ferme et a été incarcéré. Mais Céline, Alain et Olivier Duron dénoncent "un procès bâclé qui n'a pas fait toute la lumière, en omettant d'autres responsabilités".
Deux enfants à l'arrière de la voiture du gendarme. Le jour de l'accident, le gendarme, qui n'était pas en service au moment des faits, "s'est alcoolisé dans un bar avec quatre autres gendarmes en permission", expliquent-ils. L'un des collègues du militaire était d'ailleurs dans le véhicule lors du carambolage. A l'arrière, se trouvaient le fils de ce dernier, âgé de 11 ans, et la fille du conducteur, 8 ans.
"Ces gendarmes connaissent forcément, de par leur profession, les conséquences d'une telle alcoolisation. Pourtant, ils ont laissé repartir leur collègue au volant de sa puissante voiture. Pourquoi ne sont-ils pas intervenus ?" Pour Alain Duron, "les quatre gendarmes qui se trouvaient dans ce bar avec leur collègue aurait dû prendre conscience de l'importance de retenir leur collègue en état d'ivresse et du carnage que cela pouvait engendrer s'il prenait le volant".
"On se battra en mémoire de nos parents." "Leur responsabilité doit être examinée. Je m'adresse là au ministre de la Justice s'il le faut. Il n'y a aucune raison que ces personnes soient protégées par leur statut de gendarme. C'est pourtant la désagréable impression que l'on a, vu la façon dont les choses ont été expédiées. (...) Les choses ne doivent pas en rester là. On se battra en mémoire de nos parents", clame-t-il.