Le sujet des pénuries de carburant semble s'atténuer et pourtant la grève continue dans deux dépôts de TotalEnergies en France. C'est le cas à Gonfreville, en Normandie, et à Feyzin, près de Lyon. Dans ce dernier, au 35e jour de grève, des centaines de salariés empêchent toujours le service "expéditions" de fonctionner malgré les réquisitions ordonnées par la préfecture. Dans le Rhône, des revendications locales provoquent le blocage et le dialogue entre direction et syndicats est au point mort.
La CGT réclame des embauches
À Feyzin, depuis le 19 octobre dernier et la signature d'un accord majoritaire pour l'ensemble du groupe TotalEnergies, les discussions entre syndicats et direction sont à l'arrêt. Pour le délégué CGT du site, Pedro Afonso, leurs revendications se portent principalement sur les embauches. "Ce sont uniquement des embauches que nous avons besoin afin d'exploiter en toute sécurité notre site. Sans ces emplois, nous avons un problème d'exploitation, donc de sécurité du site et des populations environnantes", explique-t-il. Face au silence radio de la direction, il ajoute que les syndicats se tournent "vers le gouvernement pour qu'il puisse diligenter un médiateur de la République."
Après plus d'un mois de grève, la CGT reconnaît que la situation commence à être compliquée pour eux. Pour faire face à cela, une caisse de solidarité, alimentée par des virements venus de toutes les sections de France, permet aux salariés de tenir financièrement. Puis, les réquisitions régulières du préfet viennent consolider le mouvement comme le confirme Pedro Afonso. "Elles pèsent sur les grévistes mais cela ne fait que renforcer leur détermination contre un patron qui ne veut plus les entendre."
La CGT craint d'autres réquisitions pour les jours à venir, car près de Lyon, certaines stations-service sont toujours en pénurie de carburant.