Comme de nombreux automobilistes, Grégoire avait prévu de passer à l'hybride. La location avec option d'achat de sa voiture diesel se termine fin juillet et il y a trois ans, cet habitant de la proche banlieue de Paris avait anticipé l'arrivée des zones à faibles émissions. Depuis, il a changé d'avis : "Je suis confronté à un problème purement économique, ma levée d'option me coûte entre 25 et 30% moins cher que si j'achetais le même véhicule aujourd'hui. Je ne peux plus me permettre de passer à l'hybride". Une décision qu'il ne considère pas risquée puisque le calendrier d'entrée en vigueur des ZFE n'arrête pas d'être repoussé. "Ils ne peuvent pas interdire à des centaines de milliers d'automobilistes de circuler en si peu de temps", considère Grégoire.
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Le diesel, choix pragmatique, dicté par le budget
Du pragmatisme dans le choix des motorisations, c'est ce qu'observe Laurent Potel, le fondateur de Reezocar, plateforme de ventes en ligne qui rassemble 1,5 million de visiteurs chaque mois. Sur le mois de juin 2023, les transactions de voitures de plus de 15 ans ont augmenté de 15% sur un an. En grande partie, des diesels dont les prix restent bien plus abordables que des hybrides ou des électriques. Ce qui confirme le vieillissement du parc automobile français, qui a dépassé 11 ans et 3 mois en 2022, selon les données de AAAData.
Le prix du carburant à la pompe est aussi un argument note Romain Boscher, directeur général France d'AramisAuto. Et les interrogations autour des motorisations nouvelles entraînent aussi ces retours vers le diesel, pas de mauvaise surprise disent les clients du spécialiste de la voiture reconditionnée, qui voit augmenter les demandes en diesel sur les "familiales" type Peugeot 3008, Renault Kadjar ou Citroën C5 Aircross.
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Les diesels de Renault et Peugeot en tête des recherches
Peugeot et Renault en tête des recherches également sur Le Bon Coin. Le site aux plus de 700.000 annonces automobiles a vu les requêtes pour le diesel grimper de 26,5% en juin dernier, avec un prix moyen en hausse de 9,3% sur 1 an, à 13.375 euros. Pas un retour en grâce mais un net regain d'intérêt confirme Laurent Potel, de Reezocar : "la revente d’un véhicule diesel pouvait poser problème, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Ils ont bien tenu la cote, les baisses ont été très faibles et en plus, les acheteurs optent pour des formules de leasing dans lesquelles la revente est l’affaire du vendeur automobile".
Sur le neuf en revanche, la chute n'en finit pas : le diesel ne représentait plus que 10% du marché en juin dernier, selon AAAData.