"On va être obligé d'annuler des chantiers donc ça nous fout en l'air tout notre planning". Delphine voit d'un bien mauvais œil cette pénurie de carburant, née d'un mouvement de grève dans les raffineries de TotalEnergies. Comptable d'une entreprise de menuiserie à Toulouse, elle risque de ne pas pouvoir se rendre dans le chantier, situé à l'autre bout de la ville, où elle est attendue.
De quoi l'obliger à chercher du diesel, même après sa journée de travail. "Là, quand on a su qu'il y en avait là on s'est dépêché de venir. Si on peut en mettre, on va tenir trois jours et après on verra au fur et à mesure. Pour les professionnels c'est stressant", confie-t-elle.
"C'est le bordel"
De son côté, Nicolas a retardé au maximum son passage à la pompe. Désormais sur la réserve, ce carreleur doit impérativement faire le plein pour travailler. "Ça fait quatre stations que je fais, là je suis en réserve et c'est le bordel. J'ai tiré jusqu'au bout en pensant que ça allait se régler mais c'est pas le cas. On s'appelle avec les conducteurs de travaux qui sont souvent sur la route pour savoir s'ils tombent sur des stations où il y a du gasoil et puis on se tient au courant comme ça".
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Pour Jean-François, poseur de stores, la voiture est également indispensable. Cette semaine, il doit parcourir près de 800 km et ne peut donc aucunement se passer de carburant. Ce professionnel doit donc s'arrêter dès lors qu'il croise une station-service entre deux rendez-vous ce qui lui demande un temps considérable.
"Une perte de temps et donc une perte d'argent"
"Je dois remplir mon complément de réservoir si je veux faire toutes mes visites de la semaine. On est tenus par nos obligations professionnelles avec des opportunités de faire de l'essence quand on peut. Donc c'est très compliqué et ça annule beaucoup de rendez-vous au préalable, pour le futur. C'est une perte de temps et donc une perte d'argent. Il est temps que ça s'arrête", lance-t-il.
Si la situation perdure, tous ces professionnels devront adopter le système D. Auprès d'Europe 1, un plaquiste confiait qu'il songeait à prendre le train pour aller travailler sur des petits chantiers, le temps que la crise s'estompe.