Plusieurs départements étaient encore fortement affectés lundi par des pénuries de carburant, malgré une amélioration de la situation en moyenne sur l'ensemble du territoire, selon des données officielles analysées par l'AFP. Alors que la grève de salariés de raffineries ne touche plus que deux sites de TotalEnergies, en Normandie et dans le Rhône, quelque 20,9% des stations-service au niveau national manquaient encore d'au moins un type de carburant (essence ou gazole), sur un échantillon de stations qui en servaient le 20 septembre dernier, avant le mouvement de grève.
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Ces calculs ont été effectués à partir des données disponibles à 9h45 lundi sur le site prix-carburants.gouv.fr et englobant environ 9.300 points de vente. Cette moyenne occulte toutefois des réalités contrastées sur le terrain : il manquait au moins un carburant dans 58,3% des stations du Puy-de-Dôme et 55,1% de celles de l'Ain. Des chiffres qui atteignaient, 51% dans l'Indre-et-Loire, 49,4% en Seine-Saint-Denis et 48,3% dans la Nièvre.
"Les gens ont eu peur, ils ont fait le plein"
En Haute-Saône, où les problèmes d'approvisionnement touchent encore près de 30% des stations, seuls trois points de vente sur six distribuaient du carburant lundi en milieu de journée à Vesoul. Une station TotalEnergies réservait la vente à ses clients disposant d'une carte de fidélité, renvoyant les autres automobilistes.
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"Les gens ont eu peur, ils ont fait le plein", a déclaré Jean-Charles Greusard, qui tient une station indépendante à Navenne, dans l'agglomération de Vesoul, et devait être livré par un camion en provenance de Strasbourg dans l'après-midi. "Après, ça va être calme", a ajouté l'entrepreneur qui a prévu de faire passer le prix du gazole à 2,09 le litre.
Clément Beaune reconnaît une situation "un peu plus difficile" dans certaines régions
La proportion de stations en pénurie totale était quant à elle de 12,8% en moyenne nationale. Mais certains départements se retrouvaient également dans des situations bien plus tendues : 36,2% dans l'Yonne, 35,5% dans le Puy-de-Dôme et dans la Nièvre, ou encore 34,5% à Paris.
De son côté, le ministre des Transports Clément Beaune a évoqué lundi matin "un peu plus sans doute de 10% des stations qui sont encore en difficulté, c'est-à-dire qui manquent d'un produit au moins". "Il y a encore un certain nombre de difficultés (...) mais on n'est plus du tout dans la situation qu'on connaissait il y a 15 jours", au plus fort de la grève, a affirmé Clément Beaune sur la radio Franceinfo. Il a reconnu une situation "un peu plus difficile" en Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.