Caroline, 39 ans, tombée amoureuse d'un collègue : "J'avais une boule au ventre rien qu'en passant la porte du service"

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Anaïs Huet , modifié à
L'an dernier, Caroline a cédé aux avances de l'un de ses collègues. Après avoir cru à ses promesses, elle a déchanté, au point de ne plus pouvoir se rendre à son travail de peur de le croiser. Elle témoigne dans l'émission d'Olivier Delacroix sur Europe 1.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Caroline, 39 ans, est conseillère bancaire sur une plateforme téléphonique depuis plusieurs années. L'an dernier, un collègue a commencé à la draguer. Au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1, elle a partagé son expérience, qui s'est avérée bien plus douloureuse qu'elle ne l'aurait imaginé.

"Je ne le connaissais pas, il venait d'arriver dans le service, et moi j'étais là depuis pas mal d'années. Il m'avait déjà repérée quand il travaillait dans un autre service. Il a fait savoir par un collègue qu'il aimerait m'inviter à boire un verre. Je sortais d'une relation assez compliquée, on m'avait dit que ça me ferait du bien, donc j'y suis allée.

Je côtoie énormément d'hommes dans mon travail, mais jamais je n'avais eu de sentiments pour un collègue. Il avait dix ans de moins que moi. J'étais flattée qu'un homme plus jeune me trouve séduisante. J'ai craqué, j'ai accepté le verre, et on a continué à se voir. Je n'ai pas eu de coup de foudre. Mais quand on a commencé à se voir, je suis très vite tombée amoureuse.

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Sauf que sa vie privée n'était pas si nette que ça. Il était toujours en couple, soi-disant en instance de séparation, mais elle n'a jamais vraiment eu lieu. Et il avait deux enfants. On ne se voyait qu'au travail, car il avait peu de temps à me consacrer à l'extérieur. Il m'avait fait des promesses, il m'avait dit qu'il quitterait tout, qu'il fallait que je lui laisse le temps.

La prise de conscience

J'ai eu une période où je ne gérais pas trop mal la situation. Puis il est parti en vacances avec sa compagne et ses enfants. Là, j'ai pété un plomb. J'ai fait une sorte de burn-out, et j'ai été en arrêt de travail pendant deux mois. Aujourd'hui, je suis toujours suivie par une psychiatre. J'étais sous antidépresseurs et somnifères. J'avais une boule au ventre rien qu'en passant la porte du service. Moi-même, je suis maman de deux filles. Cette histoire commençait à rejaillir sur elles.

Entre nous, il y a eu plusieurs ruptures. À chaque fois, il est revenu me chercher, mais ça repartait de plus belle. Puis en février, j'en ai eu ras le bol, j'ai ouvert les yeux. 

Le soutien des collègues

J'étais dans le service bien avant lui, et j'ai toujours aimé mon métier. Ça me gênait vraiment de me dire : 'je ne peux plus faire le travail que j'aime car il y a un homme qui me dérange dans le service'. La psychiatre m'a donné des défis pour revenir dans le service : ne plus avoir la boule au ventre en entrant, me retrouver face à face avec lui…

Je me suis vraiment préservée, et j'ai eu le soutien de pas mal de collègues. Je ne suis pas du genre à raconter ma vie privée à tout le monde. Et là, le fait que ma vie privée entre dans le service, ça me gênait. Lui avait tendance à me relancer sans arrêt, à me proposer de me payer un café à la pause, etc. J'ai des collègues qui m'empêchaient d'y aller.

Ça va faire un an que j'ai repris, aujourd'hui je me dis qu'il ne va pas m'empêcher d'aller travailler."