Les automobilistes en colère vont-ils bloquer la France ? C'est en tout cas l'objectif de nombreux citoyens, regroupés derrière l'étendard du gilet jaune, qui s'insurgent contre la flambée des prix des carburants. Malgré les aides annoncées par Édouard Philippe pour aider les automobilistes à supporter cette augmentation du coût de l'essence, les protestataires s'organisent pour la journée de blocage du samedi 17 novembre.
Combien de blocages sont prévus ?
Vendredi, les organisateurs de la page Facebook "Blocage 17 Novembre 2018 - En Direct", qui centralise toutes les actions prévues samedi, avaient recensé plus de 800 événements dans toute la France. Un site, journee.blocage.17novembre.com, recense, département par département, et sur une carte, la majorité des actions prévues sur tout le territoire. Au programme : des blocages évidemment, mais aussi des opérations escargot et des manifestations.
Reste que l'ampleur de la mobilisation était encore, vendredi, la grande inconnue pour les forces de l'ordre. Au total, elles ont recensé, grâce à leurs renseignements, "environ 1.500 actions sur le territoire" mais à la veille du 17 Novembre, "seulement un peu plus d'une centaine auraient été déclarées", a confié une source policière à l'AFP. Les organisateurs avaient jusque 72h avant la journée d'action de samedi pour déclarer leurs manifestations en préfecture, "mais il y a sûrement un peu de souplesse".
Quels types d'actions ?
Pour les Franciliens, il vaudra mieux éviter le périphérique, puisqu’au moins deux rendez-vous ont été donnés sur le boulevard qui fait le tour de Paris, porte de Bercy, au sud-est, et porte Maillot, au nord-est. Des opérations escargot sont à prévoir. Mais cela pourrait ne pas s'arrêter là : certains organisateurs du blocage parisien appuient l'idée d'un cortège qui se dirigerait vers l'Élysée.
Dans le reste de la France, quand ils ne bloqueront pas des tronçons de route, les "gilets jaunes" ont prévu de bloquer de nombreux ronds-points, stations-service, péages et autres supermarchés. Certains appellent aussi à ne pas acheter de tabac, d’alcool ou de carburants, trois des produits les plus taxés par l’État.
Quid de la sécurité ?
Les appels au blocage émanent de comités locaux et non d'organisations syndicales. Leur tenue n'est donc pas toujours garantie et c'est justement ce qui inquiète le gouvernement. "Ce qui est difficile, c'est qu'on n'a pas une organisation syndicale qui a l'habitude de faire une manifestation qui l'organise. Par exemple, une manifestation ça se déclare en préfecture. Là, très peu l'ont déclarée", s'est inquiété le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. "Je le dis aux Français : vous avez le droit de manifester, bien sûr, mais il faut prendre ses responsabilités et respecter la loi", a averti de son côté Édouard Philippe, laissant planer la menace de sanctions pour les contrevenants.
Christophe Castaner a également tenu à prévenir les manifestants. "Je demande qu'il n'y ait aucun blocage total. (…) Partout où il y aura un blocage, et donc un risque pour les interventions de sécurité et aussi la libre-circulation, nous interviendrons", a-t-il affirmé. "Nous interviendrons d'abord par la discussion et ensuite nous rendrons la libre-circulation", a-t-il ajouté. Aucune manifestation ne sera interdite "si elle ne menace pas l'ordre public et si elle n'entrave pas la libre circulation". Face à ces inquiétudes, plusieurs comités de gilets jaunes ont garanti que les véhicules d'urgence (pompiers, police, ambulances…) pourraient circuler librement malgré les blocages.