Céline, 39 ans, vit dans l'Isère. Cette mère de famille a été diagnostiquée d'un cancer du sein en mars 2018. En rémission depuis quelques mois, elle évoque au micro d'Olivier Delacroix, sur Europe 1, le "combat" contre la maladie, et surtout sa dimension psychologique.
"J'ai ressenti une masse au niveau de mon sein quelques mois avant le diagnostic, et je ne m'en suis pas préoccupée pour diverses raisons. En mars 2018, on a passé les premiers examens, et très rapidement, on en a conclu que c'était un cancer.
J'ai cru tomber de ma chaise. J'avais le sentiment que ça ne pouvait pas m'arriver parce que j'étais jeune. C'était assez difficile. Mais ce moment d'abattement a été assez rapide, ensuite, je suis passée en 'mode guerrière'.
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Très vite, la bataille contre le cancer s'organise, pas seulement à travers les traitements mais dans la tête.
Ce 'mode guerrière', c'est l'envie de se battre, c'est se dire que l'on a un combat à mener et qu'il faut nécessairement le gagner. Je me suis refusée à me laisser faire par la maladie. On se conditionne mentalement, on se conditionne à recevoir une chimiothérapie et à recevoir tout ce qui peut se passer. Quelque part, c'est une acceptation.
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C'est un combat au jour le jour. Il ne faut pas se projeter trop loin. Il faut rester dans l'immédiat, prendre les choses une par une, et essayer de ne pas réfléchir au pire. Ça n'est pas toujours évident. Il faut avancer, à chaque jour suffit sa peine.
" C'est le combat de toute la famille : mon combat, celui de mon mari, de mes enfants, de mes parents et de tous mes proches "
Indirectement, les proches du malade ont aussi à affronter cette épreuve.
Ça a été difficile pour mes parents. Avoir un enfant qui tombe malade, je crois qu'il n'y a rien de pire. Mais ça a été aussi extrêmement difficile pour tout mon entourage proche : mon mari et mes enfants.
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C'est le combat de toute la famille : mon combat, celui de mon mari, de mes enfants, de mes parents et de tous mes proches, clairement. Ils m'ont accompagné tout le long. L'entourage est extrêmement important dans ces périodes-là.
Encore trop peu de dépistages
Quelque 54.000 nouveaux cas de cancers du sein sont déclarés chaque année en France, selon les chiffres de la Ligue contre le cancer, ce qui en fait la plus fréquente des tumeurs. Seuls 10% des malades ont moins de 40 ans. Par ailleurs, la mortalité liée à cette maladie reste stable depuis les années 1980, avec moins d'une victime pour quatre cas, toujours selon la même source. "Plus on prend tôt en charge un cancer et plus on augmente les chances de guérison de ce cancer", souligne au micro d'Europe 1 Benoît You, oncologue au sein de l'Institut de cancérologie des hospices civils de Lyon.
D'où l'importance des programmes de dépistage, de plus en plus nombreux. "Ils permettent de diagnostiquer les cancers plus tôt et d'augmenter les chances de guérison", ajoute notre spécialiste. Toutefois, un important travail de sensibilisation reste encore à accomplir. "Le taux de participation à ces programmes de dépistage est encore loin d'être parfait, puisqu'il concerne entre 50 et 60% de la population selon les types de dépistage", déplore notre spécialiste.
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À présent que la maladie est entre parenthèses, Céline a pris conscience de la précarité de la vie.
[...] Je suis en rémission. Il y a une certaine forme de fierté à ce dire que l'on est allé au bout de quelque chose qui n'était pas évident. Il y a aussi le sentiment de se dire qu'il faut se réapproprier son corps et ses émotions qui ont été malmenées par la maladie, mais avec la volonté d'aller de l'avant, deux fois plus vite qu'avant."
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