Clap de fin pour la centrale nucléaire de Fessenheim après 43 ans de bons et loyaux services. Le premier réacteur a été mis à l'arrêt le 22 février dernier, et c'est désormais au tour du second. Une opération qui sera menée dans la nuit de lundi à mardi et qui marque le début d'une fermeture très progressive.
Trois ans pour évacuer l'intégralité du combustible nucléaire
Toutefois, Fessenheim ne s'éteindra pas complètement avant plusieurs années. En effet, il faut d'abord mettre à l'arrêt le deuxième réacteur. À ce stade-là, pas de surprise, la procédure est la même que pour une maintenance et consiste à baisser progressivement sa puissance. L'opération débutera à 23h30 et devrait s'achever vers 2 heures du matin, quand le réacteur aura atteint 8% de sa puissance. Ce dernier pourra alors être "découplé", ce qui signifie déconnecté du réseau électrique national.
Ce "découplage" marquera donc la fin du réacteur, et le commencement de la phase de post-exploitation. Si le réacteur ne produira plus, à ce stade, d'électricité, il contiendra en revanche encore beaucoup d'énergie. Les 540 salariés d'EDF encore sur site auront alors trois ans devant eux pour évacuer l'intégralité du combustible nucléaire. Mais ce n'est qu'en 2025 que pourra commencer le démantèlement de la centrale : point de départ de 15 ans de travail pour une soixantaine de salariés. Au total, le coût de l'opération est estimé entre 700 millions et 1 milliard d'euros.
"Centrale grabataire"
Arrêté automatiquement vendredi matin après que la foudre s'est abattue sur un transformateur, quatre jours avant l'arrêt définitif de la centrale alsacienne, le second réacteur de Fessenheim a finalement redémarré samedi après-midi et a été reconnecté au réseau. Les militants anti-nucléaire, engagés de longue date pour la fermeture de cette centrale devenue un enjeu politique, avaient immédiatement commenté cette mise à l'arrêt.
"Qui osera encore prétendre qu'elle est sûre ? D'ailleurs, est-il raisonnable de la redémarrer ?" s'était interrogé sur son compte Twitter André Hatz, président de l'association Stop Fessenheim, moquant une centrale "grabataire".