La magie de Noël est difficile à trouver cette année à Mayotte, après un bilan qui s'alourdit à 39 morts. Un peu plus de dix jours après le passage du cyclone Chido, les Mahorais sont occupés à reconstruire leurs habitations et manquent encore de l'essentiel pour reprendre une vie normale.

Il faut bien dire aussi que dans un département dans lequel 95 % de la population est musulmane, Noël n'a jamais été une fête aussi importante qu'en métropole. Mais malgré tout, certains habitants ont décidé de partager un moment avec leurs proches.

"On espère quand même que l'année 2025 sera meilleure"

Un sapin, quelques guirlandes et des Pères Noël en chocolat dans les rayons du supermarché de Cavani. L'heure semble être au réveillon. Sac à la main, Abdou est venu faire quelques courses. Il compte bien fêter Noël malgré les circonstances. "C'est important le fait de pouvoir se rassembler, de penser à autre chose, se faire une petite fête. C'est arrivé à une période de fêtes. Ce n'est pas ça qui va nous empêcher de nous amuser", souligne-t-il.

Les festivités seront toutefois sobres pour Ibrahim. Sa maison a été partiellement soufflée par le cyclone. Il doit aussi trouver de quoi nourrir sa famille. "On va faire quelque chose juste pour les enfants, mais nous, les parents, on ne va pas vraiment s'imprégner de la fête. Mais on espère quand même que l'année 2025 sera vraiment meilleure", espère le père de famille.

De l'espoir, Aminata et Axel en ont eux aussi. Ils attendent un bébé dans les prochaines semaines. Pour Noël, ils retrouvent quelques amis ce mercredi midi. "On fera un petit effort sur la cuisine, histoire d'avoir un repas un peu amélioré. Le retour de l'eau qui a eu lieu juste une journée, un samedi. C'était une vraie fête, alors on imagine ce que ça va être lorsque l'électricité va revenir. Ce sera plus fort que les fêtes de Noël", sourit Axel. Leur village est toujours plongé dans le noir. Mardi, ils ont passé le réveillon à la lueur des bougies.