Bilan humain et matériel, coût économique… Ce que l'on sait sur l'état de Mayotte, dix jours après le passage du cyclone Chido
Dix jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, Mayotte panse encore ses plaies. Au lendemain de la journée d’hommage aux victimes, le bilan humain reste incertain, avec un chiffre provisoire de 35 morts recensés. Sur l’île, l’heure est à la colère et à l’attente, alors que la gestion de la crise est de plus en plus critiquée.
Dix jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte et au lendemain de la journée d’hommage aux victimes, le bilan humain est toujours difficile à estimer. Selon les derniers chiffres, toujours provisoires, 35 morts ont été recensés.
Une aide insuffisante malgré des efforts
Depuis le passage du cyclone, les Mahorais expriment leur frustration face à une réponse jugée tardive et insuffisante de l’État. Si plus de deux millions de tonnes d’eau ont été livrées ces derniers jours et que des distributions ont eu lieu dans les communes, les besoins demeurent immenses. Un hôpital de campagne a été installé à Mamoudzou pour faire face à l’urgence sanitaire, mais ces efforts sont encore perçus comme largement insuffisants.
L’approvisionnement en eau courante a été partiellement rétabli, à 90%, avec un service fonctionnant huit heures par jour et deux jours sur trois. En revanche, pour l’électricité, la situation s’annonce plus complexe. Le préfet de Mayotte a prévenu que le rétablissement complet du réseau, détruit en grande partie par le cyclone, prendra du temps.
Une "loi spéciale" pour reconstruire l'archipel
Lors de sa visite dans l’archipel, le président Emmanuel Macron a annoncé une "loi spéciale" destinée à rebâtir Mayotte et à éradiquer les bidonvilles, ces habitations précaires qui abritent plus d’un tiers de la population mahoraise. Selon le Réassureur public français, le coût des dégâts assurés est estimé entre 650 et 800 millions d’euros. Cependant, seuls 6% des Mahorais disposent d’une assurance habitation, reflétant la précarité de l’île, qui est le département le plus pauvre de France.
Malgré les promesses présidentielles, les bidonvilles détruits par le cyclone commencent déjà à être reconstruits. "Il faut 2.000 euros pour refaire une case à neuf", explique un habitant. Les sinistrés récupèrent tout ce qui peut être sauvé pour rebâtir des abris de fortune, faute d’alternatives.
Mayotte fait face à une double crise : celle causée par le cyclone Chido et celle d’un sous-développement structurel qui aggrave les conséquences des catastrophes naturelles. Avec plus de 100.000 personnes vivant dans des habitations précaires en bois et en tôle, les enjeux de la reconstruction dépassent largement les dégâts matériels.