«C'est le chaos total» : une habitante de Mayotte témoigne après le passage du cyclone Chido
Les autorités craignent un bilan humain très lourd à Mayotte, le département le plus pauvre de France, dévasté par le cyclone Chido, où les secours ont été renforcés dimanche par pont aérien. Des habitants de l'île témoignent ce lundi pour Europe 1.
Après le déluge, la désolation et le chaos. À Mayotte, une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français de l'océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier, où l'eau et la nourriture manquent. Les autorités redoutent plusieurs centaines de morts et le ministre démissionnaire de l’Intérieur est arrivé ce lundi matin sur place. Une réunion de crise est prévue dans la soirée à l’Élysée.
Pour l’occasion, Europe 1 a contacté Caroline, une habitante de Mamoudzou. Elle vit dans la plus grande ville de Mayotte avec son mari et ses deux enfants depuis dix ans et elle n’a jamais vu ça.
"Tous les arbres sont tombés"
“Autour de nous, dans le quartier, il y a plusieurs maisons qui n’ont plus de toits. Tous les arbres sont tombés, c’est le chaos total. On avait des grandes pergolas avec des poteaux en acier, elles se sont toutes décrochées puis elles ont volé chez le voisin. Et puis on a eu quelques inondations dans la maison, avec les vents par les baies vitrées, toute l’eau est rentrée”, déplore-t-elle au micro d’Europe 1.
Cette habitante de Mayotte explique également que son foyer est toujours sans eau ni électricité. “On n’a pas la télé ni internet. La radio ne fonctionne pas. Quand j’arrive à avoir ma famille, je leur demande de me dire ce qu’il se passe à la télé parce que nous, on ne sait pas. On ne sait pas s’il y a des morts mais on s’en doute vu la violence des vents. Ça nous inquiète. Après, on aimerait au moins avoir un peu d’eau qui revient de temps en temps”, espère-t-elle.
Et pourtant, Caroline fait partie des moins malchanceux puisqu'elle a du réseau. 95 % des antennes téléphoniques de l'île sont hors service, soit parce qu'elles sont endommagées, soit parce qu'il n'y a pas assez d'électricité pour les alimenter. D'ailleurs, une très grande partie des foyers aussi est privée de courant. Mais surtout, Mayotte manque de nourriture et d'eau. Il faut donc se rationner, comme le raconte Guillaume.
"On voit ce qu'on a à manger et il faut rationner les stocks d'eau. On est bon sur l'essence. On fait ces calculs-là. Et après, dans un plus long terme, dès qu'il y a des vols, c'est quitter le territoire", explique cet habitant de l'île.
Face à cette situation, le président de l'Union des Comores a décrété lundi une semaine de deuil national après le passage du cyclone Chido sur l'île française voisine de Mayotte où les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts, surtout dans les bidonvilles peuplés de nombreux Comoriens.