La précarité s'aggrave chez les jeunes. Surtout, sur le plan alimentaire. Avec la hausse des prix en supermarché, les étudiants n'arrivent plus à suivre la cadence. En France, 1/4 des personnes accueillies dans les banques alimentaires ont moins de 25 ans. Car pour s'alimenter à moindre coût, les étudiants sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les distributions gratuites...comme celles proposées par l'association Linkee en région parisienne.
Emmitouflés dans leurs manteaux avec leurs sacs de courses accrochés aux épaules, des centaines d’étudiants attendent leur tour dans la rue. Depuis la rentrée du mois de septembre, ils sont 600 à venir ici, soit deux fois plus que l’année dernière. La faute à l’inflation qui n’épargne pas les produits alimentaires.
"J’ai 210 euros pour les sorties, manger, pour l’électricité et le chauffage"
Parmi ces jeunes, beaucoup ne vivent qu’avec une centaine d’euros par mois. Eloi dispose d’un budget très serré pour les dépenses du quotidien : "J’ai 100 euros de mes parents par mois et je ne travaille pas à côté parce qu’en master MEEF, on a un gros volume horaire", explique l’étudiant au micro d'Europe 1
"Je suis boursier donc avec l’argent de mes parents, j’ai 210 euros pour les sorties, manger, pour l’électricité et le chauffage" détaille Eloi. Et ce cas est loin d’être isolé… Pour s’en sortir et réussir à manger, Mounira n’a pas d’autres choix que de venir aux distributions alimentaires. Elle a même fait une heure de route pour venir aujourd’hui : "Je ne peux pas me permettre d’aller faire les courses en magasin, je n’ai pas les moyens", reconnait cette étudiante dans le domaine de la santé, "c’est pas facile mais je dois me nourrir."
Un accès à des produits alimentaires hors budget pour les étudiants
Lors de chaque distribution alimentaire, l’association Linkee offre des fruits et légumes, des produits frais et secs et aussi des kits d’hygiène. Au total : chacun des étudiants repart avec 5 à 7 kg de denrées. De quoi permettre à Lisa des manger équilibré et surtout de faire des économies : "on va pas forcément de nous-même acheter des fruits et légumes parce que c’est onéreux, reconnaît l’étudiante, alors ça permet de faire en sorte que les étudiants mangent mieux."
Les associations alertent sur la précarité étudiante qui ne cesse d’augmenter avec l’inflation. En tout, en France, 500.000 étudiants sont accompagnés par les réseaux des banques alimentaires.