Un devoir de mémoire. Ce lundi, le Premier ministre Michel Barnier a participé à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme". Dans les établissements scolaires aussi, les hommages se sont succédés. Comme au lycée Gambetta, à Arras, là où Dominique Bernard a été sauvagement abattu.
"Chacun réagit avec sa propre sensibilité"
Sur place, il n’y a pas eu d’instance solennelle et collective, la minute de silence en mémoire du professeur ayant été observée dans l’établissement vendredi dernier. Cela dit, il y a pu y avoir, selon les classes, des moments d’échanges entre enseignants et élèves en fonction des demandes. Cela avait pour but d’évoquer les questions de laïcité et le traumatisme après les attaques islamistes contre l’éducation nationale.
"On laisse venir les élèves s’ils ont besoin d’en parler, bien entendu. Et en même temps, on leur dit qu’on est là s’ils ont besoin qu’on les écoute. Chacun réagit avec sa propre sensibilité, selon la place qu’on avait le jour de l’attentat. Il y a des personnes pour qui c’est plus dur que pour d’autres", explique Jonathan Viennot, professeur d’espagnol au lycée Gambetta.
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Les élèves, eux, baignent dans cette ambiance pesante depuis plusieurs jours, partagés, comme Maïana, entre le devoir de mémoire et la volonté de reprendre une vie normale. "C’est un truc qu’il faut faire pour rendre hommage aux professeurs. C’est un peu pesant, c’est vrai, mais il faut supporter et attendre que ça passe. C’est difficile, mais il y a toujours des enseignants et des accompagnants qui seront là pour nous écouter en cas de besoin. C’est plutôt bien de savoir qu’on peut parler", estime-t-elle au micro d’Europe 1.
Les responsables de la cellule psychologique sont encore à disposition de la communauté éducative au lycée Gambetta, un établissement toujours sous discrète surveillance policière.