Le tracé de l'A69 passe à 300 mètres du château de Scopont datant du XVe, situé à quelques kilomètres de Toulouse et même à 180 mètres du Pavillon Romantique, un bijou néogothique du XIXe siècle, lui aussi classé monument historique. Bernard d'Ingrando, propriétaire des lieux par amour des vieilles pierres depuis 37 ans, ne comprend pas que l'État laisse faire un tel projet. "Quatre voies de plus, c'est un carnage ! Non, je ne veux pas vivre ça", explique le châtelain.
"C'est une injure au patrimoine"
Généralement, la construction d'un simple poteau télégraphique ou d'une route induit qu'un périmètre de protection de 500 mètres autour du monument historique classé doit être respecté. "À partir du moment où l'État décide ce qui s'appelle une 'déclaration d'utilité publique', et bien c'est une forme de 49.3, on se passe de votre avis. Vous n'êtes pas content d'avoir une autoroute à côté. Ça ne fait rien, elle y sera. Mais ce n'est pas à moi qu'on touche. C'est la mémoire de nos pères. C'est une injure au patrimoine", dénonce fermement Bernard d'Ingrando.
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Lui et les membres de l'association pour la Renaissance du château de Scopont redoutent aussi que l'autoroute A69 créée une barrière hydraulique et que celle-ci perturbe la zone humide du parc du château. Les conséquences de ce chantier pourraient aussi mettre en péril la santé des cèdres et des chênes, plusieurs fois centenaires, mais aussi de provoquer des fissures sur les bâtiments.