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Charles Luylier / Crédits photo : Frederic Petry / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Pour favoriser le tri et encourager les habitants à limiter la production de déchets, la communauté de communes du Minervois au Caroux, dans l'Hérault, vient d'adopter la redevance incitative. Chaque foyer peut déposer 26 sacs d'ordures ménagères par an. Au-delà, il faudra payer un euro par sac. Conséquence, certaines familles préfèrent jeter dans la nature plutôt que payer.

Et si pour mieux trier ses déchets, il fallait payer moins cher ses taxes sur le ramassage des ordures ? Dans la communauté de communes du Minervois au Caroux, dans l'Hérault, les habitants sont invités à réduire leurs déchets ménagers, notamment en améliorant leur tri. Pour y arriver, la communauté a mis en place la redevance incitative. Le principe : les habitants payent désormais le ramassage des déchets en fonction de la quantité qu'ils jettent. 

Ici, la majorité des 15.000 habitants a reçu un badge. Ce dernier leur sert à pointer à des bornes pour y déposer leurs sacs-poubelle de déchets ménagers. "Il faut mettre le badge sur l'écran et ouvrir la trappe et mettre le sac dedans", explique Brigitte au micro d'Europe 1, qui assure avoir très vite pris le pli. "On a 26 passages par an", soit un dépôt de sac tous les 15 jours, pas plus, précise-t-elle. 

Un euro par sac supplémentaire

Problème, ce chiffre est le même pour tous les foyers, qu'importe le nombre de personnes présentes dedans. Si une famille a besoin de plus de 26 sacs par an, elle devra forcément sortir le carnet de chèques, la communauté de commune faisant payer un euro par sac supplémentaire. 

Alors, certains choisissent de jeter leurs sacs en pleine nature. "On fait dix minutes de voiture et on jette nos poubelles (dans la nature ndlr). Dedans, il y a des couches, des serviettes, etc", explique une mère de famille. "Je n'ai pas honte car je suis une mère de famille de cinq. Donc, non, 26 sacs, ça ne me fait même pas un an et je ne vais pas payer plus, ce n'est pas possible", poursuit-elle. 

La saison estivale va-t-elle empirer le phénomène ?

Conséquence désormais, le nombre de dépôts sauvages a doublé dans les 36 villages de cette communauté de communes. Devant chez Julie, ça déborde. "Vous avez des papiers et des sacs-poubelle. J'ai envie de vous dire c'est normal, c'est une déchetterie complète et dans tout le village", regrette-t-elle. Et la saison estivale, dans ce secteur très prisé des touristes, pourrait encore accentuer le phénomène.