Cela risque d'être compliqué dans les aéroports cet été. Les passagers sont de retour, mais pas le personnel. Aux Aéroports de Paris, 4.000 postes sont à pourvoir, et l'aéroport d'Amsterdam a dû annuler des vols pour limiter le nombre de voyageurs et le risque de pagaille. Certaines compagnies low cost optent pour une autre stratégie : faire appel à des auto-entrepreneurs, y compris à des postes clés. Un phénomène qui n'est pas nouveau, mais qui prend de l'ampleur.
Des problèmes "pour la sécurité des vols"
Pour ne pas annuler de vols et éviter de prendre trop de temps à former et recruter du personnel, certaines compagnies low cost augmentent le recours à des auto-entrepreneurs. Pour cela, elles passent par des sous-traitants, plus ou moins vertueux. Parmi eux, Buzz, filiale polonaise de Ryanair, est souvent pointé du doigt. "Ça pose plusieurs problèmes, surtout pour la sécurité des vols. Quand on est auto-entrepreneur, on va peut-être effectuer la mission en étant fatigué ou malade", dénonce Olivier Cadiot, porte-parole du Syndicat national des pilotes de ligne, qui regrette également la précarité du système pour les personnes concernées.
"Faire un effort supplémentaire pour éviter les annulations"
Des difficultés qui semblent moins toucher les compagnies historiques, notamment Air France, qui a peu licencié. Au contraire, le PDG de Wizz Air, une compagnie low cost hongroise, a demandé il y a quelques jours à son personnel de "faire un effort supplémentaire pour éviter les annulations". Des propos aussitôt condamnés par l'European Cockpit Association, le syndicat des pilotes européens, pour qui "demander aux pilotes de voler lorsqu'ils sont fatigués est comme donner les clés d'une voiture à un conducteur ivre".
On risque donc de retrouver des pilotes auto-entrepreneurs ou intérimaires dans les cockpits cet été.