La CGT, FO et les organisations de jeunesse Unef, UNL et Fidl ont appelé mercredi à une journée de mobilisation le 28 juin, avec des "initiatives" sur tout le territoire, pour la défense des étudiants, travailleurs, chômeurs et retraités. C'est la première fois depuis la loi Travail de 2016 que la CGT et FO organisent ensemble une mobilisation interprofessionnelle. Dans un communiqué, elles invitent par ailleurs les autres syndicats à "se réunir dès fin août pour analyser la situation sociale" et "envisager" des initiatives unitaires.
"Remise en cause du modèle social". Solidaires, allié traditionnel de la CGT, n'a pas souhaité s'associer à cet appel. Elle appellera aussi à une mobilisation le 28 juin mais de son côté et sur "ses propres mots d'ordre", a précisé Eric Beynel, son porte-parole. Les quatre organisations disent "s'inquiéter d'une remise en cause de notre modèle social et républicain et ce, dans un contexte d'explosion des inégalités". "La persistance de l'austérité entraîne des réductions drastiques de missions publiques et sociales et menace les services publics comme l'intégralité de la protection sociale", ajoutent-elles. Elles dénoncent également "la modération salariale" et "la non-redistribution des richesses", de même que "les choix fiscaux qui sont faits en faveur des riches", réduisent "le pouvoir d'achat des travailleurs et aggrave la paupérisation".
Une première depuis la loi Travail. Pour construire un "rapport de force interprofessionnel", elles invitent leurs fédérations et syndicats à faire du 28 juin "une grande journée de revendications et de mobilisations en allant, notamment, à la rencontre des travailleurs et de la jeunesse". Alliées contre la loi Travail portée en 2016 par la ministre socialiste Myriam El-Khomri, la CGT et FO ont organisé 14 manifestations nationales ensemble. Elles se sont brouillées depuis mais Pascal Pavageau, le numéro un de FO depuis avril, n'a jamais caché son envie de renouer avec la CGT.