Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé dans une interview au magazine Elle publiée dimanche, vouloir simplifier le changement de nom de famille via une proposition de loi. "La loi permettra que l'enfant puisse porter, à titre d'usage, le nom de la mère, soit en ne portant que son nom, soit on adjoindra le nom de la mère à celui du père, soit on modifiera l'ordre des noms de famille", a détaillé le ministre. En effet, depuis 2017, les demandes pour changer de nom ont quasiment doublé en France mais ces dossiers sont rejetés dans 40% des cas. Preuve que la procédure reste complexe.
La "honte" de porter son nom
Europe 1 a rencontré Jordan, qui essaie depuis cinq ans d'obtenir gain de cause. Il porte le nom de celle qui l'a battu toute son enfance. Et depuis cinq ans, il tente de changer celui de sa mère : trop long, trop cher, sans garantie de succès. Alors, quand il a appris la nouvelle, ça a été un soulagement. "Vous n'imaginez même pas à quel point j'étais content en me disant que ça allait peut être avancer et changer quelque chose pour moi. Parce qu'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il manque une identité", affirme-t-il. "Quand je reçois des commandes au travail et que l'on me demande mon nom, je ne le donne pas parce que j'ai honte de le porter."
Seulement, sa demande ne rentrait pas dans les cadres précis définis par la loi. Mais cette loi évolue justement. De quoi réjouir Marine Gatineau Dupré, la porte-parole du collectif "Porte ton nom" qui a travaillé sur ce texte et s'attend à une multiplication des demandes. "Ce qui nous frappe, c'est les nombreux messages qui n'arrêtent pas. Il y avait entre 2.000 et 4.000 personnes qui faisaient cette démarche-là parce qu'ils avaient un motif légitime ou qui pensaient l'avoir. Mais ça va être une opportunité de folie pour tout le monde", assure-t-elle.
Changer de nom ne sera possible qu'une seule fois, selon cette proposition de loi qui sera examinée à l'Assemblée nationale au cours du mois de janvier.