Tous les ans, c'est la même chose. Le dernier week-end du mois de mars, dans la nuit de samedi à dimanche, à 2h du matin précisément, les Français remettent leurs pendules à l'heure, celles d'été. C'est le cas ce 26 mars. Mais perd-on une heure ou gagnons-nous 60 minutes ? Et qu'en est-il vraiment des économies d'énergies ? Pour éviter de s'y perdre, Europe 1 fait le point.
- On perd une heure de sommeil, mais on gagne une heure de soleil…
Le changement d'heure, c'est un peu qui perd gagne. Dans la nuit du 25 au 26 mars les Français dormiront une heure de moins. À deux heures du matin, il sera trois heures. Ainsi, on pensera se réveiller à 9h alors qu'il sera en fait 10h. Bref, nous allons perdre une heure de sommeil, mais pour gagner finalement davantage de soleil. Car l'astre le plus lumineux de notre système solaire qui jusqu'ici se couchait vers 19h, terminera désormais sa course vers 20h. Et là, clairement, on y gagne !
- Des économies d'énergie mais assez faibles
Si changement d'heure il y a, c'est avant tout pour faire des économies ! Cette pratique a été instaurée en France après le choc pétrolier de 1973-1974 pour limiter la consommation d'électricité et de chauffage des foyers.
Pourtant, si ce gain existe, il reste relativement faible. Changer d'heure permet d'économiser 440 gigawatt/heure, soit l’équivalent de la consommation en éclairage de 800.000 ménages français. Autrement dit, cela correspond à 1% de la consommation d'électricité en France, selon une étude menée par l'ADEME, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie, en 2010.
- Ça change partout en Europe, mais pas partout dans le monde
Londres, Paris ou Athènes… quand il s'agit de changement d'heure, les pays de l'Union européenne avancent dans la même direction. Depuis 1998, les dates du changement d'heure sont les mêmes dans tous les pays membres de l'Union européenne. Mais ce n'est pas le cas partout dans le monde. Certains pays ne changent pas d'heure du tout. C'est le cas de la Turquie, qui a décidé depuis l'automne dernier de rester toute l'année à l'heure d'été, pour "profiter plus longtemps de l'ensoleillement", affirmait alors le président Erdogan. Même raisonnement en Chine, en Afrique du Sud ou encore en Égypte.
En Russie, c'est plus compliqué. En 2011, Dmitri Medvedev décidait de rester à l'heure d'été pour "respecter le rythme biologique" de ses concitoyens. Mais en 2014, Vladimir Poutine choisit de faire passer son pays à l'heure d'hiver pour ne plus en bouger.
Aux États-Unis, aussi, la situation est plus complexe. Tous les États américains n'appliquent pas le changement d'heure. Ainsi, Hawaï conserve toute l'année l'heure d'hiver tout comme l'Arizona, à l'exception de la réserve Navajo, la plus vaste réserve indienne des Etats-Unis, qui se trouve dans cet Etat et qui, elle, passe à l'heure d'été. Autre différence, le week-end choisi pour décaler les aiguilles des montres n'est pas le même que celui choisi en Europe. Les Américains changent d'heure le deuxième week-end de mars et non l'avant dernier de mars, comme en France par exemple.
- Les Français n'aiment pas changer d'heure
Quand on bouscule leurs habitudes, les Français grognent. Selon un sondage Opinion Way pour OOreka réalisé en 2015, plus de 75 % des sondés assurent qu'ils aimeraient rester à l'heure d'été toute l'année. Deux tiers des Français n'y voient pas d'avantage et estiment même que cela entraîne des répercussions pour leur organisme. D'après ce même sondage, un Français sur deux affirme ne pas savoir s'il faut avancer ou reculer d'une heure son réveil. Quand c'est plus l'heure, c'est plus l'heure.