Chantier de l'A69 : l'annulation de l'autorisation, une victoire amère même pour les «anti»
Le tribunal administratif de Toulouse a annulé ce jeudi l'arrêté préfectoral autorisant le chantier de l'autoroute A69 Toulouse-Castres. Un arrêt qui va coûter des millions d'euros selon les "pro A69" et une bonne nouvelle qui arrive "trop tard" pour les "anti A69" qui dénoncent les destructions du paysage.
Jeudi, le tribunal administratif de Toulouse a annulé l'arrêté préfectoral autorisant le chantier démarré il y a deux ans. L'État a fait appel. Et dans l'attente d'un énième épisode judiciaire, cette décision frustre les "pro" mais aussi les "anti A69".
"Il va falloir renaturaliser"
Sur le chantier de l'autoroute à Castres, à quelques centaines de mètres du groupe pharmaceutique Pierre-Fabre, les engins sont tous alignés et désertés par les ouvriers. Malgré les 300 millions d'euros déjà dépensés, le projet est totalement à l'arrêt.
Pour Guy Bousquet, pro-autoroute et président de l'association Via 81, réhabiliter le tracé va coûter encore plus cher. "Le chantier, il va falloir le renaturaliser. Il va falloir détruire toutes les structures en béton, les ponts, les viaducs. Arrêter ce chantier, ça coûte entre un milliard et demi et deux milliards", déplore-t-il.
Pas de "retour en arrière" possible
À une centaine de kilomètres de là, dans un appartement au sud de Toulouse, la décision d'arrêter le chantier a été accueillie avec joie par Alexandra. Cette mère de famille a été la dernière à quitter son logement qui se trouvait sur le tracé, mais pour elle, la bonne nouvelle arrive trop tard.
"Tous les dégâts, tout ce qu'ils ont fait, les arbres que j'avais dans le jardin, ils ont été arrachés, on pourra pas les remettre. Tout ça pour ça, on pourra pas revenir en arrière", s'attriste-t-elle, précisant que cette victoire garde un goût "très amer". Le ministre des transports Philippe Tabarot a qualifié la situation d'ubuesque de son côté.