Le parquet de Strasbourg a ouvert une information judiciaire après la profanation la semaine dernière du cimetière juif de Quatzenheim, dans le Bas-Rhin, et confié l'enquête à la gendarmerie, ont indiqué vendredi des sources concordantes.
L'information judiciaire, qui implique la désignation d'un juge d'instruction, a été ouverte "le 26 février pour profanation de sépultures" et "dégradations en réunion à caractère raciste", a-t-on appris auprès du parquet de Strasbourg. L'enquête a par ailleurs été confiée à la gendarmerie qui a cosaisi la section de recherches de Strasbourg, le Service central du renseignement criminel (SCRC), basé à Pontoise, ainsi que l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), basé à Paris, a indiqué une source proche du dossier.
Le chef de l'État s'était rendu sur place le jour même. Le 19 février, 96 tombes sur les 245 que compte le cimetière juif de Quatzenheim, au nord-ouest de Strasbourg, avaient été retrouvées recouvertes de croix gammées. Venu sur place le jour-même, le président Emmanuel Macron avait promis des actes "forts, clairs" et des "lois" afin de réprimer de tels actes, alors que la France a connu dernièrement une multiplication d'actes antisémites.
Une profanation survenue le jour d'une mobilisation contre l'antisémitisme. Cette profanation était survenue le jour où des manifestations étaient prévues dans plusieurs villes de France pour "dire non à la banalisation de la haine" et de l'antisémitisme. Dimanche, un rassemblement devant le cimetière de Quatzenheim est prévu à l'appel de la mairie, quelques jours après une action similaire, mardi dernier, au pied de la cathédrale de Strasbourg.